Reprise économique en Afrique subsaharienne

Reprise économique en Afrique subsaharienne
Descriptive text here

En effet, même si une douzaine de pays continuent d’enregistrer de fortes hausses de prix, comme le Nigeria (+31,7% en février) ou le Ghana (+23%), la tendance est au ralentissement des pressions inflationnistes. dans la plupart des économies d’Afrique subsaharienne. La normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales, la chute des prix des matières premières et les effets du resserrement monétaire et de la consolidation budgétaire en sont les principales causes. Ainsi, l’inflation médiane en Afrique subsaharienne devrait atteindre 5,1 % – mais rester à des niveaux plus élevés qu’avant Covid.

Cependant, un certain nombre d’inconnues et de risques, tant externes qu’internes, pèsent sur la trajectoire du continent.

Les risquesexterne

Tout d’abord, les difficultés rencontrées par l’économie chinoise, en tant que principal partenaire commercial et premier créancier bilatéral de la région, laissent planer une incertitude sur les futures relations sino-africaines au vu de la baisse des prêts chinois accordés aux économies. subsaharienne.

En outre, si l’inflation globale et l’inflation sous-jacente diminuent dans les principales économies, le retour aux niveaux cibles pourrait prendre plus de temps que prévu. Dans un tel scénario, les banques centrales des économies avancées pourraient être contraintes de maintenir des taux d’intérêt élevés plus longtemps : ce qui serait synonyme de nouvelles sorties de capitaux, d’affaiblissement des monnaies et d’augmentation des coûts de financement. emprunts extérieurs pour les économies de l’Afrique subsaharienne.

Enfin, les tensions géopolitiques restent vives dans de nombreuses régions du monde, de la guerre en Ukraine au conflit à Gaza, en passant par les attaques des Houthis en mer Rouge : autant de frictions susceptibles de perturber à nouveau les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Risques domestiquesues

Sans aller jusqu’aux questions géopolitiques internationales, le rapport de la Banque mondiale cite l’instabilité politique et sociale dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne comme « obstacles à la croissance ». L’insécurité croissante dans les régions d’Amhara et d’Oromia en Éthiopie, la guerre civile au Soudan et les conflits dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) augmentent les risques de crise alimentaire et les besoins humanitaires. Par ailleurs, la Banque mondiale met en garde contre le risque de contagion des coups d’État au Sahel, qui ont un impact significatif sur la perception du risque et la confiance des investisseurs.

En revanche, la dette des économies subsahariennes reste un problème majeur. Même si la dette publique de l’Afrique subsaharienne devrait passer de 61 % du PIB en 2023 à 57 % du PIB en 2024, le risque de surendettement reste élevé pour de nombreux pays de la région. ʺLes obligations croissantes au titre du service de la dette créent des problèmes de liquidité et évince les dépenses de développementʺ, précise la Banque mondiale. A titre d’illustration, en 2023, les gouvernements de la région ont consacré plus de 45 % de leurs revenus au remboursement de la dette, contre 31 % en 2022. Et trois pays – la Zambie, le Ghana et l’Éthiopie – en manquent déjà depuis la pandémie. De plus, les emprunts extérieurs sont devenus plus chers depuis la pandémie : le coupon de la nouvelle euro-obligation émise par le Kenya en février à 9,75%, contre 6,875% pour l’euro-obligation arrivant à échéance en 2024, en est le parfait exemple.

Alors que les investissements directs étrangers sont en baisse, que l’aide au développement stagne et que les marchés financiers restent difficiles d’accès pour les pays d’Afrique subsaharienne, la région peine toujours à trouver des sources de financement.

Cependant, ces défis de financement surviennent à l’aube de nouveaux risques et chocs climatiques. Les sécheresses et les inondations frappent l’Afrique orientale et australe (Éthiopie, Kenya, Mozambique, Somalie et Zambie), tandis que la perturbation des régimes pluviométriques, la dégradation des sols et la maladie de la pourriture noire menacent la production et les récoltes de cacao. moyens de subsistance des agriculteurs en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Ghana).

Au final, le taux de croissance de la région reste ʺlent et insuffisant pour avoir un effet significatif, notamment sur la réduction de la pauvretéʺ explique la Banque mondiale, en raison du manque de diversification des économies subsahariennes, de leur volatilité et du niveau élevé des inégalités structurelles. En effet, une croissance du PIB par habitant de 1 % est associée à une réduction du taux d’extrême pauvreté d’environ 1 % seulement dans la région, contre une moyenne de 2,5 % dans le reste du monde, indique le rapport.

Article publié le 12 avril 2024 dans notre hebdomadaire Monde – Actualités de la semaine

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Le groupe Casino, en proie à de graves difficultés financières, a vendu 121 magasins à Auchan, Les Mousquetaires et Carrefour