Nestlé affrontera jeudi ses actionnaires lors de son assemblée générale annuelle, sous la pression d’une ONG et d’investisseurs pour améliorer ses produits sains.
Le géant suisse de l’alimentation Nestlé devra répondre jeudi de sa stratégie alimentaire saine devant ses actionnaires lors de son assemblée générale annuelle, après qu’une ONG soutenue par des investisseurs a exigé un vote pour l’obliger à faire davantage d’efforts.
L’ONG ShareAction, qui milite en faveur de l’investissement responsable, a déposé une résolution concernant la part des aliments sains dans son chiffre d’affaires avec le soutien des sociétés de gestion Legal and General Investment Management, Candriam et La Francaise Asset Management.
ShareAction a présenté une résolution sur la part des aliments sains dans les revenus de Nestlé, soutenue par les sociétés de gestion d’actifs.Image : clé de voûte
Quelles sont les revendications de l’ONG ?
“Nestlé est la plus grande entreprise alimentaire au monde et a une influence énorme sur l’alimentation de milliards de personnes à travers les produits qu’elle fabrique, promeut et nous vend”, a déclaré cette ONG dans un communiqué publié à la mi-mars. lors du dépôt de cette résolution qui devra être débattue à l’assemblée générale qui se tient près de Lausanne.
Mais « sa dépendance excessive » à des aliments « moins sains » constitue un risque pour sa réputation, estime l’ONG, qui affirme que « les trois quarts » du chiffre d’affaires du groupe dépendent de produits à forte teneur en sel, sucre et matières grasses.
Augmenter la part des aliments les plus nutritifs
En septembre, le groupe propriétaire des dosettes de café Nespresso, des bouillons Maggi et des barres chocolatées KitKat s’est fixé pour objectif d’augmenter de 50 % la part des aliments les plus nutritifs dans son chiffre d’affaires d’ici 2030.
Les aliments pour bébés, soumis à une réglementation stricte, ainsi que les produits pour animaux de compagnie, ne sont pas inclus dans le calcul, a précisé le groupe, qui a souligné qu’il était le premier du secteur à avoir divulgué la valeur nutritionnelle de l’ensemble de son portefeuille de produits.
Mais cet objectif inclut des produits comme le café, « qui n’a aucune valeur nutritionnelle », observe ShareAction, soulignant qu’il suffirait peut-être d’y parvenir en « vendant simplement plus de café ». L’ONG réclame donc un vote pour obliger le groupe à être plus précis.
Le groupe est secoué par des scandales
La fondation Ethos, qui représente les caisses de pension en Suisse, et l’organisation actionnariale suisse Actares ont appelé à voter en faveur de cette résolution.
Cette pression des actionnaires autour d’une alimentation saine intervient alors que le groupe a été secoué en France par le scandale des pizzas Buitoni contaminées, puis par le scandale des traitements de désinfection de l’eau en bouteille, interdits pour l’eau minérale. (jah/ats)
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