CIP prévoit une production massive d’ammoniac vert pour les navires d’ici 2030

CIP prévoit une production massive d’ammoniac vert pour les navires d’ici 2030
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« D’ici 2030, nous pensons que l’ammoniac sera le carburant vert dominant. » À l’heure où de nombreux acteurs du monde maritime adoptent une approche prudente, voire circonspecte, sur l’avenir de la propulsion décarbonée, certains financiers semblent faire des choix. C’est le cas du fonds d’investissement Copenhagen Infrastructure Partners, et de son vice-président Jens Joedal Andersen rencontrés par Mer et Marine au Danemark. « Nous avons été créés en 2012 avec l’idée d’allier les énergies vertes aux besoins du transport maritime. » Depuis lors, CIP a créé 12 fonds, le premier avec un fonds de pension danois ayant investi dans l’éolien offshore au Royaume-Uni. D’autres fonds ont été rapidement créés pour financer des projets renouvelables en Allemagne, aux États-Unis, à Taiwan, en Europe de l’Est, en Inde… En pleine pandémie, CIP a lancé le plus grand fonds mondial dédié aux énergies vertes et en 2021, un fonds dédié à l’énergie. to-X est créé.

Power-to-X consiste à utiliser de l’électricité verte pour transformer des matériaux en carburant ou en chaleur. En l’occurrence, pour l’ammoniac vert, il s’agit de créer la molécule à partir d’hydrogène vert, obtenu par hydrolyse avec de l’électricité verte (d’origine renouvelable) et de l’azote présent dans l’air.

Le CIP a une conviction : « le facteur déterminant sera l’hydrogène, tout le monde en voudra, car il entre dans la composition des nouveaux e-carburants ». Le fonds a donc décidé d’aller de l’avant en sécurisant les sources de production d’hydrogène renouvelable dans le monde entier. « Nous connaissons bien le solaire et l’éolien et nous sommes convaincus que c’est grâce à eux qu’une grande partie de l’hydrogène vert sera produite à l’avenir. »

Les experts du CIP se sont donc mis en quête de territoires disposant à la fois d’un bon devis solaire ou éolien et d’un accès à la mer pour pouvoir transporter les molécules produites. Ils envisagent donc l’installation de grands champs solaires ou éoliens fournissant de l’électricité à des hydrolyseurs pour créer de l’hydrogène à partir de l’eau. Ce dernier, associé à l’azote atmosphérique, grâce à la réaction Haber-Bausch, va créer de l’ammoniac, qui pourra être liquéfié et chargé à bord de navires spécialisés. « C’est pourquoi nous avons choisi des sites proches de la mer. »

Le CIP prévoit 6 millions de tonnes de carburants électroniques par an en 2030

CIP compte actuellement 17 sites en projet : « en Europe, nous avons déjà des projets de taille moyenne où nous pouvons avoir de l’électricité verte existante, aux États-Unis nous travaillons sur un projet d’ammoniac bleu (produit en partie avec des énergies renouvelables). carbone), mais nous pensons surtout que ce sont les sites les plus éloignés qui apporteront le plus de potentiel : Australie occidentale, Maroc, Mexique, Chili… il y a actuellement une véritable course pour trouver les meilleurs sites de production », déclare Jens Joedal Andersen.

Le CIP lève des fonds pour financer ces projets, « et il faut pouvoir prendre des décisions financières au plus tard en 2024-2025 car les premières productions sont prévues pour 2028 ». Et s’il y a un point sur lequel la CIP insiste, c’est sur ce calendrier, « parce que c’est celui que nous fournissons aux compagnies maritimes. Ils doivent pouvoir y compter s’ils décident d’investir dans des navires propulsés à l’ammoniac.» Et résolvez ainsi le fameux problème de la poule et de l’œuf.

Etat de la technologie et de la logistique autour de l’ammoniac

Mais pourquoi une telle confiance dans l’ammoniac vert ? « Déjà parce que c’est le seul carburant véritablement décarboné. Il est évident que la transition énergétique du transport maritime nécessitera plusieurs carburants, selon les types de navires, leur profil opérationnel, leur âge, mais nous sommes convaincus qu’en 2030, l’ammoniac deviendra le premier carburant des nouvelles constructions. Sa production est beaucoup plus simple que les alternatives aux carburants électroniques, car elle ne nécessite pas de carbone. Pour pouvoir produire des e-carburants verts, du CO2 biogénique est nécessaire et il ne sera pas facile de le trouver pour répondre à une demande massive. Les composants de l’ammoniac, de l’hydrogène et de l’azote existent ou peuvent être facilement créés en abondance si l’électricité verte est disponible.

Le CIP surveille attentivement l’approche du monde maritime à l’égard de l’ammoniac, longtemps considéré avec prudence en raison de sa dangerosité potentielle. Des moteurs à ammoniac, lents et rapides, sont en cours de développement, certains étant déjà en test. Les compagnies maritimes commencent à s’appuyer sur ces évolutions techniques pour passer des commandes de nouveaux navires. La logistique se met en place et CIP a également décidé de s’impliquer en créant une co-entreprise avec Seaspan pour développer un service de soutage. “Nous sommes bien conscients qu’il s’agit d’un grand changement de stratégie pour les armateurs, mais nous sommes convaincus qu’en garantissant des volumes d’ammoniac vert, transportés vers les navires, nous participerons à la transition énergétique du transport maritime”.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans le consentement du ou des auteurs.

 
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