(Agence Ecofin) – Selon la Salaries and Remuneration Commission kenyane, l’État consacre près de la moitié des recettes totales à la masse salariale. Pour l’exercice 2021-22, le ratio masse salariale/revenus était de 47,06 %, selon les données officielles.
Au Kenya, le gouvernement a annoncé la réduction de la masse salariale de l’État de 43 % actuellement à 35 % d’ici 2028. L’information a été rapportée par Agence de presse kenyane citant la Commission des Salaires et Rémunérations (SRC).
Moses Kuria (photo), ministre de la Fonction publique, a souligné que cette mesure stratégique s’inscrit dans une approche globale visant à promouvoir l’équité et le professionnalisme au sein du secteur public. ” Il est impératif de mettre fin aux conventions collectives de travail fondées sur la profession afin de garantir un système juste et ordonné de traitement et de négociation des conventions collectives. “, a-t-il déclaré.
Cette réduction progressive de la masse salariale sera mise en œuvre sur plusieurs années, le rapport entre la masse salariale et les recettes ordinaires diminuant significativement dans les années à venir. Selon les déclarations du gérant, ce ratio passera de 47,06% pour l’exercice 2021/2022 à 43,54% pour l’exercice 2022/2023, puis à 40,45% pour l’exercice 2024.
Cette annonce intervient dans un contexte socio-économique tendu alors que les personnels de santé du pays sont en grève depuis le 15 mars 2024, exigeant le paiement de leurs arriérés de salaires et l’embauche immédiate de médecins stagiaires. En 2022, le salaire minimum est de 15 201 shillings kenyans, soit 115,4 dollars. Mais selon les données du Bureau national des statistiques (KNBS), les prix de l’alimentation, du logement, de l’électricité, de l’eau et du gaz ont augmenté respectivement de 5,8% et 8% entre mars 2023 et mars 2024.
Pour rappel, le Kenya est confronté à une dette extérieure importante, représentant 54,7% de son PIB en 2023, selon le Trésor national. Dans cette optique, les autorités kenyanes se tournent vers les emprunts intérieurs et les prêts concessionnels accordés par les bailleurs multilatéraux pour réduire le poids de sa dette et financer le déficit budgétaire qui s’est élevé à 5,6% du PIB pour l’exercice 2022-23.
Selon la SRC, près de la moitié des revenus totaux du Kenya, soit 47,3 %, est consacrée à la masse salariale tandis que près de 60 % sont consacrés au remboursement de la dette.
Charlène N’dimon
