La proposition de réforme de Gabriel Attal ne convainc pas

La proposition de réforme de Gabriel Attal ne convainc pas
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Le 27 mars, sur le plateau de TF1, Gabriel Attal a précisé les mesures envisagées, avant de les défendre quelques jours plus tard devant les députés à l’Assemblée. La première disposition vise à réduire la durée d’indemnisation des chômeurs. Elle pourrait ainsi passer de 18 mois aujourd’hui à 12 mois, pour les moins de 53 ans, dans le but de les inciter à reprendre plus rapidement le travail. Pour la majorité…

Le 27 mars, sur le plateau de TF1, Gabriel Attal a précisé les mesures envisagées, avant de les défendre quelques jours plus tard devant les députés à l’Assemblée. La première disposition vise à réduire la durée d’indemnisation des chômeurs. Elle pourrait ainsi passer de 18 mois aujourd’hui à 12 mois, pour les moins de 53 ans, dans le but de les inciter à reprendre plus rapidement le travail. Pour la plupart des économistes, cette mesure n’a pas prouvé son efficacité. « Penser que la réduction des droits favorise le retour à l’emploi est une erreur », estime Eric Heyer de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

Anne Eydoux, économiste, maître de conférences au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) va plus loin et estime que « la réduction de la durée d’indemnisation du chômage n’a pas (ou très peu) d’impact sur le taux de retour à l’emploi, qui dépend avant tout du volume des indemnités de chômage ». d’offres d’emploi. Le durcissement des règles d’indemnisation a pour principal effet d’appauvrir les chômeurs et de les amener à accepter des emplois de moindre qualité », estime-t-elle.

Pas assez d’offres d’emploi

Le Premier ministre a également évoqué la durée d’affiliation, c’est-à-dire le temps qu’il faut avoir travaillé pour bénéficier du chômage. Aujourd’hui, c’est six mois sur les deux dernières années. Cette durée pourrait être augmentée ou s’étendre sur une période plus courte de 18 mois.

Dernier levier d’action abordé par Gabriel Attal, le montant des indemnisations qui pourrait être réduit au fil du temps, là encore pour inciter les chômeurs à reprendre plus rapidement le travail. « Une piste qui est « moins sa préférence », a-t-il précisé.

Quelles que soient les options retenues, il s’agit, selon Anne Eydoux, d’un « nouveau durcissement des droits des demandeurs d’emploi alors même que le chômage augmente et qu’on ne peut pas considérer que les chômeurs sont responsables de leur situation. » L’économiste est très clair : « si l’on compare le volume des offres d’emploi proposées au nombre de demandeurs d’emploi, le décompte n’y est pas. » Autrement dit, ce n’est pas en sanctionnant ou en pénalisant les chômeurs qu’ils retrouveront du travail, s’il n’existe pas.

Des députés qui doutent

Ces propositions de Gabriel Attal ont soulevé des objections jusque dans les rangs de la majorité. Plusieurs députés issus des rangs de la gauche, dont Yaël Braun-Pivet, ont exprimé leurs doutes. Le président de l’Assemblée nationale a notamment rappelé que l’assurance chômage avait déjà été réformée à deux reprises et que la durée d’indemnisation avait déjà été réduite en 2019.

Clément Beaune, l’ancien ministre des Transports, s’est alarmé des conséquences pour les plus vulnérables « si on s’orientait vers des paramètres trop durs ». “Les travailleurs précaires paieront le prix fort”, ajoute Anne Eydoux, qui souligne que l’assurance chômage a été créée en 1958 pour “permettre aux chômeurs de rechercher sereinement un emploi en soutenant leur pouvoir d’achat”.

 
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