“Les Suisses sont plus réticents à prendre des risques que les autres pays” – rts.ch

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En 2023, la Suisse a confirmé pour la 13e année consécutive sa position de « nation la plus innovante au monde ». Cependant, le pays a souvent du mal à transformer ses inventions en entreprises prospères. Pour Sarah Girardi, directrice financière du Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM), le problème est avant tout « culturel ».

Fondé en 1984 à Neuchâtel, le CSEM est un centre technologique, mais aussi une organisation à but non lucratif qui a pour objectif « de promouvoir la compétitivité par l’innovation et le développement de technologies haut de gamme ». Autrement dit, il s’agit d’une sorte d’incubateur de start-up, pour lequel il propose plusieurs services, allant d’une partie du financement, à des tâches administratives, voire techniques.

Invitée de La Matinale mercredi, sa directrice financière Sarah Girardi, bénéficie donc d’une position idéale pour savoir où en est l’innovation en Suisse.

« Un manque de moyens »

«La Suisse est une ‘start-up nation’. Si on regarde les statistiques, aujourd’hui, on a environ 300 start-up créées chaque année, alors qu’il y en avait une dizaine par an en 2000 (…) il y a aussi beaucoup d’organismes, pas seulement le CSEM, qui les soutiennent”, explique-t-elle. .

«Globalement, la Suisse investit beaucoup dans tout ce qui touche à la formation, qui est la base de nos technologies», ajoute-t-elle.

Mais pour celui qui est également en charge du Conseil d’aide à la création et d’accompagnement des start-up, le gros problème est celui du financement. « Nous pouvons faire mieux, nous manquons de ressources aujourd’hui. En matière de financement, les investisseurs sont en grande partie étrangers », explique-t-elle.

Et de citer un exemple récent au CSEM : « Il y a un mois, une start-up locale a reçu 27 millions d’investissement pour un bracelet qui permet de mesurer la tension artérielle en continu et d’éviter d’aller chez le médecin. Ils en étaient à leur deuxième levée de fonds, qui a encore eu lieu. principalement de la Silicon Valley.

Un problème culturel

Interrogé également dans La Matinale mercredi, Guy Parmelin, conseiller fédéral chargé de l’Economie, explique que “au vu de la situation désastreuse des finances fédérales”, la Confédération ne juge pas opportun pour l’instant de créer un fonds de soutien au démarrage. -UPS. Il rappelle toutefois que Berne investira près de 30 milliards de francs sur quatre ans pour la formation, la recherche et l’innovation.

Invitée à réagir à ces propos, Sarah Girardi estime que ce fonds d’innovation, en discussion depuis 2021, aurait pu être très utile.

«Si on regarde l’exemple de la Grande-Bretagne et de la France, ils ont réalisé ces fonds d’investissement: nous sommes donc en retard, même si nous avons le soutien de la Confédération via les aides d’Innosuisse et du Fonds national suisse de la recherche», dit-elle. explique.

Pour Sarah Girardi, il s’agit d’un problème culturel. «Les Suisses ont encore une aversion au risque légèrement plus élevée que les autres pays», juge-t-elle.

Risque de départs à l’étranger

Même si toutes les situations ne sont pas égales, le directeur financier constate que le risque est finalement la perte de compétences.

« Avoir des investisseurs étrangers n’est pas un problème en soi. On crée encore des emplois en Suisse, l’innovation reste en Suisse (…) ça devient un problème quand une entreprise achète, délocalise et ferme tout ce qu’il y a en Suisse, c’est une technologie qui a été créée en Suisse et qui, finalement, disparaît complètement», décrit-elle. .

Sarah Girardi prône donc le développement de financements institutionnels solides pour les jeunes start-up prometteuses. « Ce serait vraiment dommage d’avoir cette place tant convoitée de premier pays en matière d’innovation et de ne rien faire ensuite de cette innovation », conclut-elle.

Commentaires recueillis par Pietro Bugnon

Adaptation web : Tristan Hertig

 
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