Il renfloue son fils et doit faire faillite

Il renfloue son fils et doit faire faillite
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Il y a six ans, Simon a acheté une cantine mobile pour 110 000 $ et son père a accepté de se porter garant du prêt. Malheureusement, cette décision aurait de graves conséquences.

Lorsque Simon a acheté son itinéraire de cantine mobile (camion et emplacement), il était très enthousiaste et heureux de devenir son propre patron. « J’ai investi toutes mes économies – 10 000 $ – et j’ai contracté un emprunt pour payer le solde de 100 000 $. La banque exigeait un dépôt et mon père Jacques a eu la gentillesse de m’approuver », se souvient-il.

À l’époque, les affaires allaient bien, mais la pandémie a tout chamboulé. Après des mois de fermeture forcée, et même si les activités ont repris depuis, rien n’est plus comme avant. « De nombreux employés de bureau travaillent désormais à domicile, ce qui a entraîné une forte baisse du nombre de clients et des revenus. Je n’ai pas réussi à me redresser financièrement», déplore Simon.

Ses difficultés sont telles qu’il a désormais du mal à rembourser son prêt. Il a tenté de vendre son entreprise, mais sans succès car elle est désormais beaucoup moins rentable qu’avant. Le prêt ayant été refinancé à deux reprises pour réparer le camion et injecter des fonds dans l’entreprise, le solde dû s’élève désormais à 78 000 $.

« Or, dans le cas d’un prêt cosigné ou garanti, les signataires, ici Simon et Jacques, sont responsables à 100 %. La banque pourrait donc exiger de chacun d’eux le montant total de la dette», explique Pierre Fortin, président de Jean Fortin et Associés. L’étau se resserre autour de Simon, qui se rend compte qu’il ne pourra plus retarder le problème.

Une dette de 58 000 $

Simon hésita avant d’en parler à son père car il ne voulait pas l’inquiéter. Mais devant une impasse, il dut se résigner à en discuter avec lui. Tous deux sont ensuite allés consulter un conseiller en finances personnelles de Jean Fortin pour connaître leurs options.

Jacques a 69 ans et est à la retraite depuis plusieurs années. Il ne roule pas sur l’or : ses revenus lui permettent de payer ses dépenses minimales, mais guère plus. Il n’a ni épargne ni maison, seulement un REER de 20 000 $ qui lui serait insaisissable en cas de faillite ou de proposition de consommateur.

Quant à Simon, il est célibataire et n’a ni patrimoine ni épargne. Une fois son entreprise fermée, il espère trouver un emploi qui lui rapportera environ 50 000 $ par an.

«Le camion est évalué à environ 20 000 $, ce qui laisserait à la banque une perte estimée à 58 000 $, que Jacques serait le seul à rembourser puisque son fils n’est pas en mesure de le faire», souligne Pierre Fortin.

Deux solutions différentes

Après avoir examiné les avantages et les inconvénients de la faillite et d’une proposition de consommateur, Jacques a finalement opté pour la faillite. « Compte tenu de ses faibles revenus et puisqu’il s’agit de sa première faillite, il devra effectuer des mensualités de 170 $ pendant neuf mois. Par la suite, il sera libéré de ses dettes et du stress que la situation lui occasionne», mentionne Pierre Fortin.

Quant à Simon, en raison de son plus jeune âge, il a préféré la proposition de consommateur dont la durée s’étale sur 60 mois. Le conseiller chez Jean Fortin a négocié avec la banque et a obtenu son accord pour une somme de 14 500 $ payable en 60 mensualités de 242 $. « Avec un salaire de 50 000 $, s’il avait fait faillite, il aurait dû rembourser un total de 5 500 $. C’est un montant moindre qu’avec une proposition, mais il a préféré, à juste titre, éviter la faillite », conclut Pierre Fortin.

CONSEIL

  • N’oubliez pas que votre signature en tant que garant ou cosignataire vous engagera à l’avenir en cas de défaut. Informez-vous des risques et des responsabilités avant de signer. En effet, vous ne devez garantir un prêt à un ami ou un proche que si vous avez les moyens de le rembourser.
  • L’âge est un facteur déterminant lorsqu’il s’agit de peser les avantages et les inconvénients respectifs de la faillite et de la proposition de consommateur. Car plus une personne est jeune, plus elle risque de connaître des difficultés financières plus tard dans la vie, suite à un divorce ou à une perte d’emploi par exemple.
  • La meilleure façon d’éviter une deuxième faillite ? Pas pour en faire une première ! La faillite doit être considérée comme un dernier recours et, lorsqu’il est financièrement possible de le faire, il est préférable d’opter pour une proposition de consommateur.
 
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