Les légumes bio à l’honneur avec un projet de développement régional

Les légumes bio à l’honneur avec un projet de développement régional
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Le projet de développement régional (PDR) de légumes biologiques de Zélande donne de la visibilité aux producteurs régionaux tout en développant des outils pour encourager leur travail.

Une partie des cultures maraîchères de Zélande est produite de manière biologique. © Alain Wicht-archives

Une partie des cultures maraîchères de Zélande est produite de manière biologique. © Alain Wicht-archives

Publié le 15/04/2024

Temps de lecture estimé : 5 minutes

La Zélande est bien connue pour ses légumes et est même surnommée le « potager de la Suisse ». Ces dernières années, les légumes biologiques ont pris le devant de la scène. Cela est dû en partie au Projet de développement régional (PDR) légumes biologiques en Zélande dont le coût, estimé à 79 millions de francs, est en partie financé par le canton de Fribourg et la Confédération. Il comprend notamment la construction de bâtiments, de plateformes de commercialisation et d’innovation et d’offres agrotouristiques.

Lancé en 2021, le projet devrait être mis en œuvre sur une période de six ans. « Un tiers de ce qui était prévu a été réalisé. Nous sommes sur la bonne voie», déclare Janine Rüst, directrice de l’association zélandaise de légumes biologiques PDR. Forte de plus d’une trentaine de membres dont une majorité de producteurs, Bio Fribourg, Morat Tourisme ou, plus récemment, l’Association Interprofessionnelle des Vins du Vully, l’association se présente désormais sous la marque Passion Seeland Biologique. « Cette marque représente la région. Elle favorise la production de légumes, mais aussi d’autres produits biologiques de la région Zélande », souligne Janine Rüst.

Maraîchère bio à Fräschels depuis deux ans, Käthi Bäriswyl a rejoint Passion Seeland Biologique il y a un an. « Cela me permet de connaître d’autres producteurs de la région et de connaître ce qui est produit. En plus, ça me donne de la visibilité », commente la femme qui vend ses légumes sur les marchés.

Deux nouveaux bâtiments

Le PDR est composé de sous-projets, à commencer par la construction de bâtiments pour deux organisations. Seeland Bio, une simple entreprise entre deux fermes maraîchères, a construit un nouveau hall à Ried bei Kerzers pour la transformation, le conditionnement et la livraison des légumes. Le déménagement dans ces nouveaux locaux a eu lieu en décembre 2023 et un magasin devrait encore ouvrir cet été, précise Janine Rüst. Le coût des travaux s’élève à plus de 8 millions de francs.

L’organisation de producteurs bio Terraviva construit un bâtiment de préparation et de stockage de fruits et légumes bio, à côté de ses installations actuelles à Kerzers. Le coût est estimé à environ 52 millions de francs. Le déménagement est prévu pour l’automne 2024 et les nouvelles installations devraient être opérationnelles début 2025.

« Il est prévu de créer de nouveaux emplois dans les années à venir »
Janine Rouille

Une plateforme de commercialisation, intégrant des producteurs bio du canton de Fribourg et visant à rendre leurs produits plus accessibles, sous l’appellation Organic Mercato, est également prévue. «C’est en cours de développement. Les activités de vente devraient démarrer le 1euh janvier 2025 », informe Janine Rüst. Un centre de compétences pour la culture biologique de légumes et de pommes de terre – InnoPlattform bio – est également en cours de création. Elle appartient aux producteurs et coopère étroitement avec Terraviva et Seeland Bio et sert d’interface entre la production, la recherche et le conseil.

Ces différents projets devraient permettre la création d’environ 200 emplois. «Il n’y en a pas encore beaucoup plus, mais il est prévu de créer de nouveaux emplois dans les années à venir», assure Janine Rüst. Des forces supplémentaires seront notamment nécessaires chez Terraviva et Seeland Bio pour le conditionnement et le conditionnement des légumes. Des postes de travail seront également créés pour les deux plateformes.

Différents événements

Un autre aspect du PDR est l’agrotourisme, développé Morat Tourisme. Des événements ou des actions touristiques sont créés liés aux légumes bio. La plus importante est la Journée du Légume, qui connaîtra sa deuxième édition le 2 juin. Un parcours de 19 km avec des activités pédagogiques et ludiques permet de relier cinq fermes à vélo. « Nous avons accueilli l’an dernier 4 000 personnes, principalement originaires de la région. Nous espérons avoir encore plus de participants cette année et prévoyons une communication plus large», déclare Katja Stauffer, chef de projet pour le PDR chez Morat Tourisme.

4000

Participants à la Journée des légumes en 2023

A plus petite échelle, les Saveurs bio à Morat, dont la troisième édition aura lieu les 20 et 21 septembre, prévoit une balade gourmande dans la Vieille Ville. Les chefs vous concocteront dix à douze plats à déguster à partir de produits bio. Le nombre de participants est limité à 1000 personnes.

« Ces deux événements sont fixes et nous prévoyons d’ajouter deux produits chaque année », explique Katja Stauffer. Dès le 22 mai, un cours intitulé L’aventure de Carla, sera disponible depuis la gare de Kerzers. Un petit quiz emmènera les participants au Grand Marais pour découvrir les légumes. «Nous prévoyons également des offres pour les groupes et les entreprises», informe Katja Stauffer. Le budget pour la partie touristique est de plus d’un million de francs sur sept ans.

De plus en plus de vins bio au Vully

L’Association Interprofessionnelle des Vins du Vully a récemment rejoint Passion Seeland Biologique. « Au même titre que les légumes, le vin a une grande importance dans la région. Tous deux sont le résultat du travail de la terre. Il nous a donc semblé évident d’unir nos forces afin de profiter des synergies possibles », explique Joanna Rouiller, directrice de l’Association Interprofessionnelle des Vins du Vully. Or, sur 24 domaines viticoles, seuls six sont labellisés bio. « C’est déjà plus d’un tiers de la superficie du vignoble. Et la décision de rejoindre Passion Seeland Biologique a été validée par tous les vignerons », répond le directeur, ajoutant : « Le Vully tend de manière générale à évoluer vers une viticulture plus respectueuse de l’environnement. » Selon Joanna Rouiller, tous les domaines ont entrepris des changements pour aller dans ce sens. « Certaines parcelles sont plus propices à la maladie, car moins exposées au soleil ou plus humides. Si la plupart des vignerons travaillent selon les règles du bio, certains conservent la possibilité d’utiliser des produits phytosanitaires en cas d’attaque forte, par exemple le mildiou. Le label bio est très strict, c’est un gros risque », explique-t-elle. Parmi les efforts déployés par les vignerons, le directeur évoque le remplacement des herbicides par des moutons ou des fauches alternées. Il est également prévu d’installer davantage de stations météorologiques pour pouvoir mieux prévoir les conditions météorologiques et ainsi traiter plus précisément.

 
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