Un tournant émergent, entre majorité et opposition, dans la Communauté urbaine

Un tournant émergent, entre majorité et opposition, dans la Communauté urbaine
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La question de la gestion de l’eau était à l’ordre du jour du conseil de la communauté urbaine. Avec une option majoritaire, pas particulièrement plébiscitée par l’opposition. La majorité envisage une agence intéressée pour le prochain contrat.

C’est Jean-Marc Frizot qui était chargé de présenter, jeudi soir, au conseil communautaire, le dossier relatif à la gestion de l’eau, pour le prochain contrat à venir : Alors que les contrats de gestion actuels concernaient « l’eau et l’assainissement » prendront fin le 31 décembre. À l’horizon 2025, la Communauté Urbaine Creusot Montceau réfléchit à son futur mode de gestion. Après avoir procédé à une phase d’audit, le Conseil Communal change le mode de gestion de ses services d’eau et d’assainissement en adoptant la gestion concernée comme une entreprise dédiée.
Depuis le 1er janvier 2018, la Communauté Urbaine fonctionne en gestion intéressée pour ses contrats d’eau et d’assainissement (production d’eau potable, transport et stockage de l’eau, distribution d’eau potable, traitement des eaux usées, traitement des résidus d’épuration). L’adoption de la gestion intéressée, après près de 50 ans de concession, a été guidée par la volonté de conserver une plus grande maîtrise sur les choix, par exemple en matière d’investissements, de tarification ou encore de préservation de la ressource en eau. . Ces contrats de gestion intéressés, établis pour une durée de 8 ans, ont été confiés dans le cadre d’un appel d’offres à une entreprise locale créée à cette époque, Creusot Montceau Eau (filiale à 100% de Véolia). Elle prendra fin le 31 décembre 2025.

À l’heure du renouvellement du marché, la Communauté urbaine a souhaité procéder à une évaluation du nouveau mode de gestion mis en place au 1er janvier 2018, permettant de mieux projeter ses besoins et ses choix futurs. Un audit majeur a été réalisé en 2023 et jusqu’au début 2024 portant sur trois volets : un volet technique (avec une visite de plus d’une quarantaine de sites), un volet financier et un volet contractuel.
A l’issue de cet audit, élus et services, accompagnés d’une assistance à maîtrise d’ouvrage, ont étudié et comparé différents scénarios de mode de gestion dont la gestion directe, les concessions sous diverses formes, la gestion intéressée avec une société dédiée, la création d’une entreprise mono-opérationnelle d’économie mixte. (SEMOP). Les analyses de ces scénarios se sont concentrées sur différents critères croisés comme la compétitivité du prix du service, le contrôle de l’opérateur, le transfert de risque, la réactivité du malus ou encore la maîtrise des prix pour les abonnés.
A l’issue de cette phase d’étude comparative, le choix a été fait d’évoluer vers un mode de gestion de type gestion intéressée via une entreprise dédiée (par rapport à une entreprise locale actuellement) pour une durée de 9 ans contre 8 pour les contrats actuels. Plus avantageuse, cette solution offre également une meilleure attractivité pour les candidats potentiels et un amortissement annuel des investissements moindre. L’appel à candidatures dans le cadre du renouvellement de ces contrats sera lancé à l’automne 2024 pour un contrat 2026-2034 d’une durée de 9 ans.

Calendrier du processus :
2023 – début 2024 : audit
11 avril 2024 : adoption par le conseil communautaire du mode de gestion
Rentrée scolaire 2024 : appel à candidatures
Août 2025 : attribution des marchés
Septembre à décembre 2025 : préparation
1er janvier 2026 – 31 décembre 2034 : nouveau contrat

Lionel Duparay

« Quand vous parlez de ne rien exclure, et juste après d’exclure la direction, cela me paraît contradictoire. Je n’ai pas non plus vu d’étude concernant un potentiel SPL. La possibilité d’impliquer d’autres collectivités locales (départementales, régionales) a-t-elle été étudiée ? Avons-nous étudié ces solutions jusqu’au bout ? Une SPL pourrait être une autorité dédiée entièrement contrôlée par les communautés.

Charles Landré

« Dans le même esprit, vous avez dit qu’il s’agit d’un sujet important pour les habitants du CUCM, surtout à la lumière des dernières décisions que vous avez prises. Ceci engage le CUCM pour 9 ans. Nous comprenons la logique financière que vous présentez. Vous avez rappelé qu’il existe autant de modes de management que de managers. La séparation de la gestion ignore la question de la gestion de l’eau en . Ce type de gestion a clairement augmenté. L’eau est-elle un bien commercial comme les autres ? Je ne pense pas. Qui doit supporter le risque ? Actuellement il est supporté par les utilisateurs, c’est-à-dire les habitants du CUCM. Après avoir eu une augmentation du prix de l’eau de 15 %, ils souhaiteraient qu’il y ait un vrai grand débat sur l’eau à l’heure des grands choix, notamment sur la conception qu’on a de ce bien.
Je crois que dans le document que vous présentez également, vous excluez tout un pan de la façon de gérer l’eau par un certain nombre de communautés. Il aurait fallu que nous ayons une présentation des modes de gestion en gestion directe. Cela aurait éclairé les élus du CUCM. Un certain nombre de résidents sont très intéressés car cela touche leur quotidien et leur budget.
Nous savons bien que nous sommes en monopole de fait sur ces sujets. Les collectivités doivent composer avec quelques opérateurs, parfois de connivence dans leurs réponses aux appels d’offres. On ne peut pas dire que ces dernières années, les rapports sur la gestion de l’eau nous aient rassurés. Je constate ce soir que vous faites le choix de la continuité. Il existe un grand risque pour les utilisateurs que tous les choix que vous faites soient supportés par les utilisateurs. Et c’est dommage ».

Jean-Marc Frizot

« Pour Lionel Duparay, ce n’est pas contradictoire. Rien n’était exclu au départ. Après étude, il est apparu que la gestion directe présentait des risques opérationnels. La gestion de crise compte par exemple 45 000 abonnés. Je pense que ça s’est plutôt bien passé. Il n’y a pas beaucoup de plaintes. Dans la réponse du SPL, cela n’a pas été abordé. Dans ce qui nous a été proposé, le SPL n’a pas été proposé. Nous sommes déjà le plus gros contrat de l’Est. Cela ne semblait pas pertinent.
Pour M. Landre, ne faites pas de lien entre le mode de gestion et l’augmentation du prix de l’eau. 5 millions de kilowatt/heure, que vous soyez en gestion ou non, votre prix va augmenter.
Vous dites 30 à 45 % de gestion. Il y a gestion et gestion. Je connais les autorités chargées de la prestation de services. Les très grandes communautés ont plus de capacité. Plus de 80 personnes travaillent pour notre délégataire. Il y a beaucoup de personnel spécialisé, voire très spécialisé.
La gestion intéressée est une forme de gestion. Nous avons oublié de parler du mot « intéressé ». C’est à nous de définir l’intéressement. On peut dire que le contrat actuel a clairement amélioré la situation. Les rapports sont plutôt bons. Nous sommes à plus de 80% de rendement. L’un des critères d’incitation est l’amélioration des performances.
A St Vallier, il y a eu un débat sur l’eau. Le débat ne portait pas sur le prix. Il s’agissait de travailler sur les ressources. Aurons-nous de l’eau dans 10 ans ? C’est la question. Les grandes périodes de sécheresse poseront des questions sur nos ressources. La direction directe manque quelque peu de compétences sur ces dossiers extrêmement importants.

Marie-Claude Jarrot

« Dans la métropole de , l’eau n’est pas un service supplémentaire. La métropole a pris en main la gestion de l’eau.

Jean-Marc Frizot

« C’est un service avec relativement peu de personnel. C’est en ce sens qu’il s’agit d’un service accessoire. Ce n’est pas le même ratio que pour la métropole de Lyon.

Marie-Claude Jarrot

« C’est vraiment un service dont la métropole a souhaité bénéficier après la gestion par Veolia. C’est un véritable service géré par la métropole de LyonÛ.

David Marti

« Oui effectivement ils ont décidé de reprendre. 18 mois plus tard, rien n’est fait. Il faut être objectif à un moment donné. Cela peut prendre un temps considérable, en raison de problèmes de personnel, etc. Je pense que le choix proposé est de consolider la direction intéressée avec une société dédiée. Si l’eau n’est pas un bien comme les autres, le transport et le traitement sont tarifés. Il s’agit d’abord de ne pas mettre la communauté dans les années à venir. Au final, les résultats ne sont pas si mauvais de toute façon. Regardez les taux de rendement à l’échelle nationale. Certaines communautés ne sont même pas à 50 %. Nous ne sommes pas si mauvais. La direction nous a permis d’avoir un meilleur résultat que ce que nous pensions.
Il n’y a pas si longtemps, nous parlions d’augmenter les prix. Observez les augmentations au niveau national. Je peux vous dire que les augmentations que nous avons obtenues sont faibles. Dire qu’être en gestion permettra de mieux contrôler les coûts, ce n’est pas forcément le cas. Il faut se demander s’il est judicieux de s’associer à d’autres territoires en fonction des bassins versants. L’objectif est de s’améliorer, en termes de finances et de performances.

(Photo Alain BOLLERY : Lac de Sorme, première réserve d’eau de la Communauté Urbaine Le Creusot – Montceau)

 
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