Près de Saint-Malo, la belle success story des pochettes Linda

Près de Saint-Malo, la belle success story des pochettes Linda
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Par Bernadette Ramel
Publié le

14 avril 24 à 19h27

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« Si quelqu’un m’avait dit en 2015 que j’y serais, je lui aurais répondu que ce n’était pas possible… »

Linda Lemarié est aujourd’hui à la tête d’une entreprise qui a réalisé environ 600 000 € de chiffre d’affaires en 2023.

Et hop dans la poche !, c’est le nom de son entreprise, fabrique et vend des pochettes à rabat magnétique. Celle-ci emploie huit personnes, près de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), dans des locaux plutôt discrets de 150 m2, dans la zone artisanale de L’Outre à La Gouesnière. Ici, nous gérons environ 80 commandes par jour. Une véritable success story.

Un problème ennuyeux

Pour quoi ?

Parce que Linda Lemarié, qui était infirmière depuis 12 ans à la polyclinique de La Rance, à Dinan, a trouvé une solution à un problème quotidien des soignantsce qui l’agaçait prodigieusement : les crayons qui tombaient des poches des blouses, parfois dans des endroits difficiles, et qu’on ne retrouvait plus quand on en avait besoin.

Un soir, je suis allée à ma machine à coudre et j’ai confectionné ma première pochette, que j’ai fièrement apportée à la clinique le lendemain.

Linda Lemarie

Sa découverte a vite séduit ses collègues : elle rentre bien dans la poche des blouses blanches. Feuilleté, il se désinfecte facilement. Grâce au rabat magnétique, les crayons restent en place. Et quand elles fuient, aucune tâche sur le chemisier.

Le grand saut… avant le Covid

« Quelques mois plus tard, j’ai créé ma propre entreprise car les demandes dépassaient le cadre de la clinique. Je n’avais pas spécialement d’ambition. Je voulais juste être légal ! »

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Par le bouche à oreille, sur les réseaux sociaux, puis sur une première petite boutique en ligne, les demandes ont continué d’affluer. « Avec mes trois enfants, plus mon travail, j’étais un peu débordé. Je suis passé au temps trois-quarts, puis au temps partiel. »

En 2018, elle crée l’entreprise. Elle finit par prendre un congé sabbatique « pour rattraper le retard », puis franchit enfin le pas : « J’ai démissionné en mars 2020… juste avant le Covid ! »

En 2021, l’entreprise déménage de Saint-Méloir-des-Ondes à La Gouesnière, doublant ainsi sa superficie.

Ultra-personnalisé

Une des clés du succès de Et hop dans la poche !c’est « l’ultra-personnalisation » des pochettes, qui va bien au-delà des couleurs et des motifs.

Vous pouvez généralement mettre votre prénom et votre fonction, mais aussi une photo d’un animal, d’enfants, une phrase amusante (comme « ne vous inquiétez pas tous Fabien ») ou pas, un surnom…

Dans le soin, pas de cheveux lâchés, de bijoux ou de vernis à ongles : les pochettes permettent donc d’ajouter un peu de couleur et de paillettes !

Linda Lemarie

Pour un établissement de santé, elles simplifient la gestion des blouses réglementaires : plus besoin de les personnaliser, la pochette s’en charge. Certaines maisons de retraite exigent que l’écriture soit très grande pour permettre aux résidents de lire.

La pochette peut également glisser dans un sac, contiennent d’autres objets, plaisent aux étudiants infirmiers, aux enseignants, aux ouvriers d’usine qui travaillent en blouse, etc. « Mais les soignants représentent 98 % de notre clientèle. »

Les imparfaits

Entre 2018 et 2023, le chiffre d’affaires a été multiplié par dix. Et Linda Lemarié a su s’entourer de salariés. Fait unique, elle n’a embauché que des personnes qu’elle connaissait déjà ailleurs.

« Je ne suis pas très organisé donc Je m’appuie sur des compétences différentes des miennes», sourit le chef d’entreprise. Quitte à se reconvertir : « Fanny était cuisinière, elle n’avait jamais touché à une machine à coudre. »

Florian, quant à lui, était troisième meilleur apprenti de France en pâtisserie ; il est désormais en charge de la promotion chez Et hop dans la poche ! et vient de lancer un nouveau site internet dédié aux « Imparfaites ». On y vend, à prix réduit, des pochettes ayant été rejetées en raison d’un défaut de personnalisation, tout en étant fonctionnelles.

«Beaucoup d’idées»

« Nous avons encore beaucoup d’idées mais nous n’avons pas assez de temps pour les mettre en œuvre », admet Linda, qui a du mal à se débarrasser du « syndrome de l’imposteur ».

Je me dénigrais, je me sentais tout petit.

Linda Lemarie

Opérant à l’instinct, elle n’a jamais hésité à saisir les opportunités.

Elle a également fait des choix audacieux, comme confier la découpe des rouleaux de tissu à l’atelier de la maison d’arrêt pour femmes de Rennes.

« C’est le lien social, c’était important pour moi. C’est une Source de revenus pour les détenus. »

Est-ce aussi un gain financier pour l’entreprise ? « Non, il serait plus rentable d’embaucher une personne à temps plein. »

« Atypique »

Ses salariés bénéficient en effet d’un environnement de travail « flexible », avec des horaires flexibles, la possibilité d’amener leur animal de compagnie au travail, etc.

“Nous sommes un entreprise atypiquec’est possible parce que nous sommes une petite équipe », sourit Linda.

Et le futur ? Récemment, l’ancienne infirmière a bénéficié d’une formation à l’ESSEC Business School, subventionnée par la fondation Goldman Sachs dans le cadre de l’opération 10 000 Small Businesses, destinée aux dirigeants de petites entreprises.

« C’était un stage de quatre mois à La Défense. C’était incroyable. Le but était d’établir un plan de croissance, mais cela m’a surtout permis de savoir où j’allais. J’ai décidé de rester à cette échelle. L’enjeu aujourd’hui est d’optimiser ce qui existe déjà. »

Et ainsi continuer à « mettre des paillettes » dans le quotidien des soignants !

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