Opérant depuis vingt ans dans le secteur des produits d’hygiène avant de se lancer en 2019 dans la fabrication de tissus médicaux, la famille Badaa, propriétaire du groupe Riaya Industries, leader national des couches pour bébés dont la marque Dalaâ, entre au capital de Cardio Plus, spécialisée dans l’importation et la distribution de dispositifs médicaux, auparavant contrôlée par Abderrahim El Kanbi et Karim Dakhch.
Vingt ans après avoir lancé la grande aventure de Novatis, la famille Badaa voit encore plus grand. Les Badaa qui contrôlent ce groupe qui a changé de nom au milieu de l’année dernière pour devenir Riaya Industries et qui a également détrôné le colosse américain Procter & Gamble dans le domaine des couches pour bébés avec sa marque phare Dalaa, vont s’attaquer au secteur du matériel médical.
En effet, le fondateur de Riaya Industries, Abdallah Badaa, et son fils Soufiane s’apprêtent à entrer au capital de Cardio Plus. Cette dernière est « spécialisée dans l’importation et la distribution de dispositifs médicaux ayant notamment pour finalité le diagnostic et/ou le traitement de certaines pathologies du système cardiovasculaire et du système neurologique et neurovasculaire ».
Lire aussi | L’Iran attaque Israël. Vers une escalade au Moyen-Orient…
L’acquisition de 49% de la société permet au groupe familial de rejoindre les actionnaires historiques, Abderrahim El Kanbi et Karim Dakhch, qui détenaient jusqu’alors 75% du capital et des droits de vote de Cardio Plus.
Principal fabricant marocain de produits d’hygiène (couches, mouchoirs, papier toilette…), la famille Badaa a aujourd’hui parcouru un long chemin avec une présence industrielle répartie sur trois sites de production au Maroc et un quatrième à Dakar entré en service en mars. 2019, sans oublier l’acquisition d’une usine en Inde au cours de la même année et la diversification sur plusieurs segments et marchés de l’hygiène.
Mais le véritable trésor du groupe est incarné par son portefeuille de marques puissamment implantées dans le paysage des produits de grande consommation, à commencer par la marque ombrelle Dalaa mais aussi Calin (également couches pour bébés) ou Mia (première marque de serviettes hygiéniques 100% pour femmes marocaines). ). Un atout dont la valeur se matérialise par les parts de marché dans les différents segments au Maroc (67% pour les couches bébé !) et par la percée réalisée à l’export tant en Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, Madagascar, etc.). ) ainsi qu’en Europe où le groupe parvient à vendre des rouleaux de papier de gros calibre à des fabricants britanniques, portugais et espagnols.
Lire aussi | Le spécialiste du jean New Wash entre en redressement judiciaire
Aux côtés des produits d’hygiène, le groupe familial Badaa commence à s’intéresser à la médecine en 2019. Cette année-là, il se lance dans la fabrication de tissu médical avec l’usine Lamatem (Laboratoire Textile Médical Marocain, première usine marocaine spécialisée dans les textiles médicaux) qui nécessite 120 millions DH d’investissements.
Cela signifie que le contrôle conjoint de la société « Cardio Plus » par la Badaa, à travers l’acquisition de 49% des actions du capital social, s’inscrit dans la continuité d’une nouvelle dynamique initiée il y a cinq ans, ceci dans un secteur en croissance sur le marché national (7% sur la période 2018-2021).
Lire aussi | Nestlé Maroc : la reprise de la distribution se poursuit
Pour rappel, le marché marocain des dispositifs médicaux est estimé à plus de 2,5 milliards de DH, dont près de 2 milliards de DH d’importations. Les importations de matériel médical représentent environ 90 % du marché. L’industrie locale de fabrication de dispositifs médicaux restant à un stade embryonnaire, la plupart des secteurs du marché dépendent des importations. Les perspectives en matière d’équipement médical s’améliorent. Aux côtés des 400 cliniques privées du Royaume, le gouvernement marocain construit plusieurs hôpitaux universitaires et développe des unités d’urgence et des hôpitaux mobiles.
Par ailleurs, cette acquisition de Cardio Plus vient également mettre du baume au cœur à Badaa qui a perdu une petite partie de ses droits sur la marque Mia suite au jugement du tribunal de commerce de Casablanca, rendu le 1euh en avril dernier au profit de Pharma 5.
Le Conseil de la concurrence vient de donner son aval à cette opération de fusion en accordant un délai de 10 jours, soit le 15 avril 2024, aux deux parties pour faire connaître leurs observations.
