Nous sommes en mars 1959. Au salon automobile de Genève, le constructeur tchèque Škoda loue un stand pour exposer ses deux nouveaux produits.
La berline Octavia et le cabriolet Felicia. Deux voitures modernes, avec un train avant retravaillé.
Deux voitures modernes, avec un train avant retravaillé. La suspension à lames est remplacée par des ressorts hélicoïdaux associés à des amortisseurs. Mais cette Octavia apportera bien plus à la marque.
Pourquoi Octavie ?
Škoda a abandonné la dénomination des modèles avec des numéros et introduit la dénomination avec des noms. Pour la berline, anciennement connue sous le nom de Škoda 440/445, le nom Octavia a été choisi, dérivé du chiffre latin « octava », qui signifie huitième.
Il s’agit en fait du huitième modèle produit par la marque depuis 1945. Il s’agit également du huitième modèle équipé d’un châssis central, d’une suspension avant indépendante et de moteurs quatre cylindres.
Les performances sont modestes, la version de base développe 40 ch, la version haut de gamme atteint 45 ch pour une vitesse maximale de 115 km/h !
À la conquête de New York
La version cabriolet de cette Octavia, la Felicia, aura le droit de traverser l’Atlantique pour le salon de l’auto de New York au Coliseum en avril 1959.
Trois exemplaires sont exposés aux côtés de 70 exposants du monde entier. La décapotable tchécoslovaque suscite un grand intérêt. Malgré une brève carrière, en seulement cinq ans, près de 15 000 unités du cabriolet ont été produites pour les marchés d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale et même d’Afrique.
La première génération de la berline Octavia s’est vendue à 365 379 exemplaires.
1991 : Volkswagen rachète Škoda
En 1991, le groupe Volkswagen rachète le constructeur tchèque. La marque survit avec sa Favoris, une petite voiture relativement moderne, à traction et accessible.
Mais les caisses sont vides, les installations sont vétustes et tout est à refaire. Volkswagen a rapidement replâtré la Favorit pour la transformer en Félicia.
Une usine ultramoderne est en construction à Mladá Boleslav, en République tchèque. Mais il faut un tout nouveau modèle pour sauver la marque.
1996, la révolution
Quelle meilleure façon de relancer la marque que de lui donner le nom d’un de ses plus grands succès passés ? La nouvelle berline compacte de Škoda Auto s’appellera donc Octavia.
La voiture est construite selon les dernières normes, dans l’usine la plus moderne d’Europe, et puise dans la banque d’organes du groupe Volkswagen.
L’enjeu est de taille, les automobilistes européens ne veulent pas mettre les pieds dans une concession de la marque, pensant y retrouver les mêmes voitures mal finies de l’époque communiste.
Tout simplement intelligent
Pourtant, cette Octavia ne craint personne et va vite le prouver. Lors de sa sortie, tout le monde a salué son design, qui inaugurait une nouvelle ère pour le constructeur.
La présentation et la finition n’ont rien à envier aux productions européennes et l’Octavia se situe dans le haut du panier en termes de crash tests et de sécurité en général.
Basée sur un châssis Volkswagen Golf, elle est plus grande que cette dernière, bien plus habitable mais coûte bien moins cher ! En quelques années seulement, Skoda est passée de « marque orientale » à « achat intelligent ».
Un établissement
Après huit ans de carrière, cette Octavia a cédé la place à une deuxième génération en 2004, puis une troisième en 2012 et enfin une quatrième en 2019.
Même si elle n’a cessé de progresser depuis 1996, avec toujours plus de modernité, d’équipements et des prix de plus en plus élevés, la Skoda Octavia reste fidèle au concept de base.
Une voiture qui offre plus d’habitabilité pour un prix bien placé. Mais Skoda n’est plus du tout perçu de la même manière. L’Octavia a dépassé les 7 millions d’exemplaires vendus.