première grève des syndicats menaçant d’une grève totale

première grève des syndicats menaçant d’une grève totale
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Ldistribution de quotidiens et Soirée a été fortement perturbé ce samedi matin en raison d’une grève chez bpost. Les manifestants ont bloqué le site de l’Imprimerie Rossel à Nivelles. La plupart de nos abonnés n’ont pas reçu leur journal ce matin, mais les librairies ont été majoritairement desservies – sauf dans les régions de Liège et de Bruxelles.

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Cette action se déroule dans un contexte social tendu chez bpost, en raison d’incertitudes persistantes en matière de distribution de la presse. Les syndicats craignent que les négociations entre leur direction et les éditeurs n’aboutissent à une détérioration des conditions des travailleurs. « Nous habituons le lecteur à ce qu’il saura peut-être demain. On fait de la formation continue», réagit ce samedi matin le syndicaliste Thierry Tasset (CGSP Poste). « Si demain bpost ne gère plus la distribution des journaux, le service va se dégrader. »

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Quelle est la situation au 1er juillet ?

Le climat social est tendu, car éditeurs et distributeurs sont actuellement en pleine négociation. En effet, le 30 juin, le régime des concessions prend fin. L’État réduit ses aides à la distribution et les acteurs doivent négocier rapidement des contrats pour assurer la distribution de leur produit dès le 1euh Juillet. Des négociations difficiles. D’une part, bpost doit être compétitif – compte tenu de la concurrence des acteurs privés – sur les prix pour remporter un maximum de contrats et maintenir un volume important de journaux (aujourd’hui, à l’exception de Bruxelles, Anvers et Gand, l’opérateur postal gère répartition sur l’ensemble du territoire et près de 4 000 emplois sont concernés par cette activité). En revanche, les éditeurs font tout pour maintenir des prix de distribution acceptables et stables pour les années à venir, dans un contexte économique déjà très compliqué pour la presse papier.

L’équation semble insoluble. Même si, pour les syndicats, le coupable est évident. « Les éditeurs veulent rouler en Mercedes tout en payant le prix d’une Lada », ironisait il y a quelques jours le syndicaliste CSC Stéphane Daussaint. En coulisses, une rumeur grandit. Certains évoquent la possibilité pour bpost de transférer l’activité de distribution de presse du facteur vers une filiale d’AMP. Une entreprise qui gère aujourd’hui la distribution de la presse pour 4 000 librairies. Une manière de créer des synergies et donc des économies. Mais pour les syndicalistes qui voient en AMP un concurrent (même s’il s’agit d’une filiale du même groupe), cette opération va conduire à la sous-traitance, avec un recours massif à des indépendants. “Bpost veut faire la même chose que l’opérateur privé PPP”, dénonce Daussaint qui regrette que bpost “préfère investir 1,3 milliard d’euros dans une entreprise française plutôt que d’investir dans la pérennité de l’emploi de 26.000 postiers”.

Lundi dernier, Bernard Marchant, PDG du groupe Rossel (réunissant une série de titres de presse, dont Le soir), a confirmé que cette possibilité faisait partie des pistes étudiées, tout en soulignant qu’aucun accord n’avait encore été signé. Bpost ne confirme pas ce potentiel transfert intra-groupe, mais ne le dément pas non plus.

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Le mouvement va-t-il se durcir ?

Stéphane Daussaint et Thierry Tasset assurent que l’action de ce samedi est un « coup de semonce ». La distribution devrait, sauf surprise, avoir lieu normalement lundi. “Mais si l’on constate que, dans les négociations, rien ne bouge, lundi 22 il n’y aura plus de distribution de journaux, de colis et de courrier pendant au moins 3 semaines”, prévient Thierry Tasset. « Si nous ne comptons plus sur nous pour la distribution des journaux, nous mettrons fin à ce service plus tôt », poursuit son homologue. Des syndicalistes ont récemment rencontré la direction de bpost, qui leur a présenté les impacts potentiels du dossier sur l’emploi de 26.000 facteurs. Aucun détail n’a encore été divulgué et des accords de confidentialité ont été signés.

L’entreprise publique, de son côté, assure comprendre que “cette période de flou et d’incertitude est Source d’inquiétude”. Bpost en profite pour « rappeler explicitement que le dossier de presse est et reste pour nous une priorité absolue. Nous discutons avec les éditeurs et leur proposons des offres compétitives, qui tiennent compte de notre modèle social où nous proposons à nos collaborateurs des contrats et des conditions de travail corrects. L’opérateur postal “déplore” les perturbations de ce samedi, rappelant que la priorité est le dialogue.

 
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