voici les nouveaux droits officiels des salariés en cas d’arrêt maladie

Une nouvelle mesure adoptée mercredi par le Parlement permet aux salariés en arrêt maladie d’obtenir jusqu’à 24 jours de congés payés par an. Voici le détail de ces nouveaux droits.

C’est fait. Députés et sénateurs ont définitivement adopté mercredi une disposition qui permet aux salariés en arrêt maladie d’origine non professionnelle d’acquérir des congés payés, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent malgré la législation européenne.

Actuellement, seuls les salariés en congé pour maladie professionnelle peuvent bénéficier de cinq semaines de congés payés par an pendant ce congé.

24 jours de congé à la campagne par an

Pour se conformer au droit européen, la nouvelle loi prévoit donc que les salariés en arrêt maladie d’origine non professionnelle bénéficient de 2 jours ouvrables par mois de congés payés. Et ce dans la limite de 24 jours ouvrés par an, soit 4 semaines samedi compris.

En revanche, en cas de maladie professionnelle, les salariés continuent d’acquérir des congés payés pendant leur absence au même rythme qu’actuellement, soit 30 jours ouvrés, donc 5 semaines.

Concrètement, les salariés disposeront d’un délai de 15 mois pour prendre les congés acquis lors de l’arrêt mais aussi les congés payés acquis avant d’avoir pu les prendre du fait de leur absence pour cause de maladie ou d’accident.

Après un arrêt de travail pour cause de maladie ou d’accident, l’employeur doit informer le salarié du nombre de jours de congé dont il dispose et de la date jusqu’à laquelle ces jours de congé peuvent être pris, dans le mois qui suit le retour au travail. Si cette information peut toujours se faire par tout moyen conférant une certaine date à leur réception, il est ajouté que celle-ci peut notamment s’effectuer au moyen de la fiche de paie, explique le cabinet d’avocats Capstan.

Congés champêtres : J’ai été en arrêt maladie, comment puis-je obliger l’employeur à m’accorder du CP ?

Application rétroactive

Le texte prévoit également une application rétroactive des règles d’acquisition et de report des droits aux congés payés en cas d’arrêt maladie depuis le 1er décembre 2009 pour les contrats de travail en cours. Autrement dit, les salariés actuels pourront demander à leur employeur de récupérer des congés payés suite à des arrêts maladie antérieurs, remontant à près de 15 ans.

A noter que ces salariés n’auront que 2 ans à compter de l’entrée en vigueur de la loi pour intenter une action en justice si l’employeur ne leur accorde pas le congé demandé.

La règle est différente pour les contrats de travail ayant pris fin avant l’entrée en vigueur de la loi. La rétroactivité du système est limitée à 3 ans, soit un maximum de 12 semaines de compensation financière pour congé non pris.

Risques de litige

Ces nouvelles règles risquent d’engendrer de nombreux litiges pour les anciens salariés soumis au délai de prescription de 3 ans pour les indemnités compensatrices de congés payés, expliquait récemment MoneyVox Mohamed Materi.

Cet avocat associé en droit social au sein du cabinet d’avocats Alscio s’attend également à ce que certains contestent le fait qu’ils n’ont pas le droit de récupérer le CP au-delà des 3 ans précédant la rupture du contrat dans la mesure où la loi ne le faisait pas jusqu’à prévoient désormais la possibilité d’obtenir une CP en cas d’arrêt maladie.

Une analyse partagée par le cabinet d’avocats EY qui anticipe également des débats animés lors de litiges en cours ou à venir. A ce stade, certaines entreprises ont déjà identifié les situations des salariés ayant potentiellement acquis des droits aux congés et qui seraient concernés, en tenant compte de la prescription de mesurer leur risque et d’enregistrer la provision correspondante dans leur comptabilité. La prudence est de mise pour certaines entreprises, tandis que d’autres attendent l’adoption définitive de la loi en mai prochain, explique EY dans une note.

En effet, pour qu’elles entrent en vigueur, ces dispositions doivent encore être publiées dans Journal officielprobablement en mai, une fois passée l’éventuelle saisine du Conseil constitutionnel dans un délai d’un mois après le vote du texte par le Parlement.

 
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