SÉOUL | Incroyable, fabuleux, merveilleux, efficace : les Québécois de Séoul ne manquent pas d’adjectifs pour décrire leur expérience des transports coréens.
« Ici, ce qui frappe, c’est l’efficacité. Tout est pratique et facile », explique Beckie Cormier. Après avoir étudié à Montréal, elle a fait sa maîtrise à Séoul.
«Les projets de construction sont beaucoup plus rapides qu’au Québec», a-t-elle déclaré. Montréal parle d’une ligne rose depuis des années et elle n’arrive pas. Le REM a pris des années.
“Ici, dans quelques mois, vous aurez une nouvelle ligne et une nouvelle gare.”
« Avant, je pensais que ce n’était vraiment pas si mal, même si la ligne orange est souvent cassée. Mais après mon expérience ici, ça a été un gros choc de revenir à Montréal et Laval et de devoir reprendre le métro et les bus. Ce n’est pas aussi efficace», compare Vanessa Tailly-Mambro, étudiante et stagiaire à Séoul.
- Écoutez l’entrevue de Stéphanie Martin, journaliste aux affaires municipales au Journal de Québec à l’émission de Richard Martineau via QUB :
Sans voiture
Le journal avait donné rendez-vous à nos interlocuteurs dans un café du centre de Séoul, dans le quartier commercial et touristique de Myeongdong.
Ils sont tous venus en transports en commun. D’ailleurs, aucun d’eux ne possède de voiture. « Ce ne serait pas pratique de venir en voiture », conviennent-ils. Le stationnement est rare et cher. Avec KakaoMap ou Naver Map, qui remplacent Google Maps en Corée, on peut retrouver son itinéraire, connaître l’heure exacte de passage des bus et des métros, commander et payer un taxi, emprunter un vélo en libre-service, dit-on.
Maya Ben Halima, une Tunisienne qui a étudié à Montréal et qui travaille désormais dans le marketing pour la filiale de construction et d’ingénierie du géant coréen Samsung, spécialisée dans les grands projets, souligne que la Corée a un avantage : elle produit toutes les technologies très avancées liées au transport. Comme l’expertise est présente au niveau local, cela coûte moins cher. « La Corée est une référence mondiale en termes de technologie. »
Elle dit qu’elle voulait prendre le train de Montréal à Toronto avec des amis, mais qu’elle a dû se contenter d’une voiture plus facile. “En Corée, nous aurions construit une ligne TGV entre les deux villes.”
L’humoriste montréalais Paul-Alexandre Fournier est devenu une star en Corée grâce à sa chaîne de comédie YouTube en langue coréenne. Il vit dans la banlieue de Séoul depuis sept ans et n’a jamais eu besoin de posséder une voiture. Il se déplace toujours en transports en commun.
Stéphanie Martin
Pas besoin de planifier
«Les transports, c’est fabuleux», affirme l’humoriste Paul-Alexandre Fournier, originaire de Montréal, devenu une star en Corée grâce à sa chaîne de comédie en coréen sur YouTube. Il vit dans la banlieue de Séoul depuis sept ans et n’a jamais eu besoin de posséder une voiture.
« Ici, la ville n’est pas construite pour les tanks. À Montréal, quand on prend les transports en commun, il faut vraiment planifier et cela prend beaucoup de temps.
« Tiens, vas-y. Il y a un bus ou un métro qui vous y emmènera. Il n’y a pas de mal de tête.
La mère de Maya, Mouna Ben Halima, ajoute sa voix. « Dans le monde, ma référence a toujours été le métro parisien, car on trouve des entrées de métro tous les 150 ou 200 mètres. Et finalement, j’ai découvert Séoul et c’est exactement la même chose, mais plus propre, plus moderne, plus efficace et plus agréable.
Face au concert d’éloges sur le système de transport de son pays, la séoulite Jihye Lee se dit fière : « J’y suis tellement habituée, mais c’est vrai que nous avons un bon système. A Séoul, il y a beaucoup de monde. Nous avons besoin de bons transports publics, sinon les routes seront trop encombrées.»
