Malgré la baisse de l’inflation, la Banque mondiale semble à court de solutions pour l’Afrique subsaharienne

Malgré la baisse de l’inflation, la Banque mondiale semble à court de solutions pour l’Afrique subsaharienne
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(Agence Ecofin) – Au cours des deux prochaines années, la hausse des prix devrait être plus lente en Afrique subsaharienne, mais cela ne suffira pas à réduire la pauvreté et à assurer une croissance plus inclusive. La Banque mondiale semble être à court de solutions.

L’inflation devrait continuer de baisser en Afrique subsaharienne dans les années à venir (2024 et 2025), mais la réduction de la pauvreté et des inégalités reste un défi majeur, selon le dernier rapport semestriel sur la dynamique économique de la Banque mondiale (Africa’s Pulse). ) publié ce 11 avril 2024.

Selon les prévisions de l’institution, le nombre de pays de la région avec une inflation comprise entre 0 et 5% passerait de seulement 9 en 2022 à 26 en 2025. Ce ralentissement serait dû à « la normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales, la baisse continue des prix des matières premières et les effets du resserrement monétaire et de la consolidation budgétaire dans les pays de la région », explique la Banque mondiale.

Cependant, plus de la moitié des pays connaîtront toujours une inflation supérieure à 5 % et 14 pays avaient encore une inflation à deux chiffres en février 2024, dont le Nigeria, le pays le plus peuplé de la sous-région. De plus, même si l’inflation ralentit, les prix ne baisseront pas, ce qui pèsera sur le pouvoir d’achat des ménages déjà touchés par les taxes à la consommation, comme la TVA et les droits d’accises.

Une croissance réelle décevante malgré des chiffres apparemment solides

Cette situation survient à un moment où l’écart entre la croissance du PIB réel (corrigé de l’inflation) et la croissance du PIB nominal est frappant dans certains pays comme le Nigeria et le Ghana. Dans le secteur agricole nigérian par exemple, la valeur ajoutée est de 42 000 milliards de nairas en tenant compte de l’inflation, contre seulement 17 200 milliards à prix constants.

Cet écart pourrait expliquer pourquoi, malgré la baisse de l’inflation et des taux de croissance du PIB apparemment robustes, la lutte contre la pauvreté et les inégalités reste faible, selon le rapport. Le nombre de pauvres atteindra 431 millions en 2023 en Afrique subsaharienne, qui se positionne comme la 2e région la plus inégalitaire au monde.

Des réponses traditionnelles qui semblent insuffisantes face à des défis complexes

Face à ces défis, la Banque mondiale recommande son «formules historiques» comme le renforcement structurel et les incitations à l’investissement. Mais l’efficacité de ces mesures, qui pèsent sur les budgets des Etats, n’est pas garantie. L’Afrique subsaharienne est en effet confrontée à des chocs exogènes majeurs (pandémie, inflation importée, insécurité) qui nécessiteraient sans doute des réponses plus globales. Des défis complexes auxquels les recettes traditionnelles prônées par la Banque mondiale ne semblent pas entièrement adaptées. Ainsi, si le ralentissement de l’inflation est une bonne nouvelle, il masque la persistance de profondes inégalités et d’une pauvreté massive en Afrique subsaharienne : des maux auxquels les remèdes habituels de la Banque mondiale peinent à répondre dans un contexte de crises internationales multiples.

 
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