Métro de Montréal | Le maire en déplacement pour constater l’insécurité

Agressions, personnes en crise et consommation de drogues de plus en plus nocive : un cocktail dangereux qui effraie les usagers des STM. À l’approche de l’été, l’insécurité dans le réseau de transport est au cœur des préoccupations du SPVM, ont constaté le maire de Montréal et d’autres élus municipaux lors d’une visite du métro en présence de La presse.


Publié à 1h15

Mis à jour à 5h00

Mercredi matin, une vive discussion a eu lieu entre le maire de la métropole, le personnel de la Section métro du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et une poignée d’élus municipaux à la station de quartier située à proximité de la station Berri-UQAM.

Le maire va droit au but. « Qu’est-ce qui explique ce sentiment d’insécurité en ce moment ? », demande-t-elle à Joanne Matte, commandante de la section métro au SPVM.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Intervention des policiers du SPVM au poste Beaudry, mercredi

« Le métro a toujours été un endroit où les personnes vulnérables vont souvent mendier, par exemple », poursuit Valérie Plante.

Entre autres choses, il y a eu une augmentation du nombre de sans-abrisme et de toxicomanies pendant la pandémie, selon le commandant.

Mais il ne s’agit plus uniquement des sans-abri. Nous remarquons des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale. Certains sont devenus consommateurs au fil du temps. Les stands sont des lieux de consommation, mais aussi de vente de stupéfiants, rappelle le commandant.

« C’est pourquoi la Section Métro du SPVM a changé son approche en novembre dernier. Nous avons libéré la police des appels d’urgence, que nous avons redirigés vers les commissariats de quartier. Une nouvelle stratégie qui permet d’enquêter par exemple sur le trafic de drogue dans le métro, Source de nombreux fléaux. Se concentrer sur l’analyse du renseignement, qui permet ensuite des opérations ciblées. »

Récemment, la gare Saint-Laurent était soudainement devenue un centre de consommation. « En partageant des renseignements, nous avons pu cibler ce problème. En trois semaines, nous nous sommes coordonnés avec les sites d’injection à proximité et avons arrêté des revendeurs», résume Joanne Matte.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Joanne Matte, commandante de la section Métro au SPVM

Nous ne nous contentons plus de répondre aux appels. Nous pouvons cibler la criminalité de manière plus approfondie.

Joanne Matte, commandante de la section Métro au SPVM

Les usagers du métro de Montréal ont également leur rôle à jouer en alertant les autorités de toute incivilité, infraction ou mauvaise expérience. « Les gens sont au cœur de tout cela. Ce que nous disons à nos clients : faites-en nous part. Il faut le dire quand quelque chose arrive», insiste Éric Alan Caldwell, conseiller de la Ville de Montréal dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Libéré des appels d’urgence

La station Berri-UQAM est bondée vers midi. Des troupeaux d’écoliers et d’ouvriers pressés sortent de la voiture alors que La presse accompagne les patrouilleurs du SPVM et les deux intervenants de l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (EMMIS) qui les accompagnent. Ils soutiennent les agents dans les moments où aucune infraction n’a été commise. « Parfois, on connaît les personnes arrêtées par leur prénom. Nous pouvons les orienter vers les services appropriés », explique un intervenant.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Usagers du métro à la station Berri-UQAM

Ils connaissent le métro de Montréal comme leur poche. « Aujourd’hui, Frontenac est tranquille. Beaudry, par exemple…», fait remarquer l’une d’elles à son collègue policier. Elle ne s’y trompe pas : à la gare Beaudry, les portes du train s’ouvrent sur un homme allongé sur un banc. Dans sa main se trouvent trois pipes à crack. Il ne se cache pas pour consommer et cligne à peine des paupières à la vue des agents de la paix. Les deux patrouilleurs ont parlé brièvement avec l’homme avant de le menotter.

Cette interpellation en cours de patrouille n’aurait peut-être pas eu lieu si le personnel avait été submergé d’appels d’urgence. « Depuis que nous sommes libérés des appels, il y a moins d’insouciances. Cette visibilité que nous avons maintenant est très importante », a déclaré le Sergent Kevin de l’Étoile, de la Section Métro.

Vivre dans l’espace

L’insécurité règne également dans les espaces publics adjacents à certaines stations de métro. On peut penser au square Cabot, près de la station Atwater, ou à la place Émilie-Gamelin, près de Berri-UQAM. La mairesse Valérie Plante en est consciente, mais demeure optimiste. Restaurer la paix avec une approche humaine et sociale est un travail de longue haleine. Plus les gens profiteront de ces espaces, plus le sentiment de sécurité reviendra.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

La mairesse de Montréal, Valérie Plante

«Une de nos forces à Montréal, c’est notre diversité et notre capacité à assurer l’occupation des espaces publics», selon le maire.

La Ville, rappelle-t-elle, a lancé plusieurs initiatives l’hiver dernier pour rendre le secteur de la place Émilie-Gamelin plus attractif pour les familles, par exemple.

 
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