Le vieux rêve des centres financiers nationaux devient réalité

Le vieux rêve des centres financiers nationaux devient réalité
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Après le Crédit du Maroc, c’est au tour d’une filiale d’une autre banque française de passer sous le giron national. L’ère des banques nationales est-elle arrivée ? Décryptage !

L’heure de la marocanisation. Après le rachat du Crédit du Maroc en 2022 par le groupe Holmarcom, présidé par Hassan Bensaleh, qui a racheté, à travers sa holding Holmarcom Finance Company (HFC) et sa filiale AtlantaSanad Assurance, la totalité de la participation de Crédit Agricole SA (78,7 %) dans Crédit du Maroc, c’est au tour d’une filiale d’une autre banque française, en l’occurrence la Société Générale, de se « marocaniser ». Dans les deux opérations, de grands acteurs marocains ont repris les participations des banques françaises dans leurs filiales marocaines.

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Et ce mouvement de fusions-absorptions façonne peu à peu le vieux projet visant à créer une place financière nationale. Pour mémoire, la dynamique de rachat des banques dans le Royaume a débuté en 1991 avec l’absorption de la SBC (Société de Banque et de Crédit) par la BCM (Banque Commerciale du Maroc). Cinq ans plus tard, UNIBAN (filiale d’une banque espagnole) est absorbée par Wafabank. Au début des années 2000, cette dernière a absorbé BBVA, la filiale marocaine de Banco Bilbao Viscay Argentaria. L’année 2000 a également été marquée par le rachat de la SMDC (Société Marocaine de Dépôt et de Crédit) par la BCP (Banque Centrale Populaire). Et en 2003, la BMCI, filiale de BNP Paribas, a absorbé ABN AMRO Bank Maroc (filiale d’une grande banque néerlandaise) tandis que la CDG a repris la BNDE (Banque nationale de développement économique).

Aujourd’hui, on assiste depuis quelques temps à une nouvelle phase d’opérations d’acquisition de banques qui reflète la volonté de créer une banque nationale solide. « Il faut quand même rappeler que les banques françaises se retirent d’elles-mêmes. Nous avons des sorties et des entrants qui arrivent sur le marché», explique Adnane Benchekroun, vice-président de l’alliance des économistes istiqlaliens.

Un acteur clé de la diplomatie économique

Le secteur bancaire et financier marocain a joué un rôle clé dans la stratégie de coopération sud-sud du Maroc, initiée et portée par le mantra royal. Il reste l’un des acteurs clés de la diplomatie économique du Royaume. Si en dix ans, le Maroc a investi près de 5 milliards de dollars en Afrique subsaharienne, se positionnant ainsi comme le 2ème investisseur intra-africain et 1er investisseur en Afrique de l’Ouest, c’est en fait grâce au financement des banques marocaines comme Attijariwafa bank, Bank of Africa (anciennement banque BMCE) et la Banque centrale populaire (BCP) qui ont créé des succursales dans ces pays.

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Ces trois grands groupes bancaires marocains font partie du Top 20 des plus grandes banques africaines (2023) publié dans le classement réalisé par notre confrère « Jeune Afrique ». Attijariwafa bank se positionne en tête du peloton à la 9ème place sur le continent, la Banque Centrale Populaire (BCP) à la 19ème place, et BMCE Bank of Africa à la 20ème place. Pour ne citer qu’un exemple, en Afrique de l’Ouest, les banques marocaines représentent près de 20 % de l’activité bancaire totale.

Ces grandes banques disposent également de filiales internationales, notamment en Europe, accompagnant les Marocains du monde entier et leurs projets d’investissement dans les pays d’accueil ou dans le pays. A travers leurs engagements dans divers domaines en Afrique, les banques marocaines ont renforcé l’intégration régionale sur le continent. Ils investissent dans des projets d’infrastructures, notamment dans les domaines de l’électricité, des énergies vertes, des transports, de la mobilité et de la logistique… Cette stratégie a permis aux opérateurs marocains des télécommunications, de l’industrie, de l’énergie, de la santé et du bâtiment d’étendre leur présence sur le continent et ainsi de renforcer la position du Royaume. leadership en Afrique en termes d’investissement.

Banques nationales et stabilité financière

Selon une étude de l’incubateur de capitaux Faster, les banques nationales jouent un rôle central dans le réseau complexe d’institutions financières qui sous-tend les économies modernes. Dans la recherche de la stabilité économique, ces banques jouent à la fois un rôle de sauvegarde et de catalyseur, favorisant une croissance durable tout en minimisant les risques systémiques. Leur rôle va bien au-delà de la simple fourniture d’un endroit sûr pour déposer et accéder aux fonds. Dans le monde complexe de la finance, les banques nationales jouent un rôle central dans le maintien de la stabilité économique. Leur importance ne peut être surestimée, car leurs actions ont un impact direct sur les taux d’inflation, les taux d’intérêt et le bien-être général de l’économie d’un pays tout entier. Il s’agit d’une relation symbiotique dans laquelle les banques nationales et la stabilité financière dépendent les unes des autres.

 
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