En Allemagne, l’usine Meyer-Burger, l’un des plus gros producteurs de panneaux solaires en Europe, s’apprête à fermer ses portes aux Etats-Unis. Le groupe suisse accuse l’Europe de ne pas soutenir les énergies renouvelables. Explications.
L’usine Meyer-Burger, basée à Freiberg, devait être l’entreprise du futur : celle d’où sortent chaque jour 10 000 panneaux solaires. Mais trois ans après son ouverture, l’usine allemande est à l’arrêt.
Une situation déplorée par le syndicat professionnel allemand IG Metall qui représente les travailleurs de l’industrie métallurgique. « Ce sont 500 emplois, 500 familles qui sont touchés. Et avec eux, c’est une technologie qui va quitter la ville», déplore Mario John, membre du syndicat, mardi dans le journal de 19h30.
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Des pertes record
Le groupe vient d’annoncer des pertes record de 300 millions de francs l’an dernier. En cause : l’arrivée massive de panneaux chinois dont le prix a été divisé par deux au cours des douze derniers mois.
« Plusieurs États ont montré leur volonté de soutenir financièrement les entreprises qui produisent des panneaux solaires, notamment les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie, mais aujourd’hui nous ne protégeons pas notre marché des importations. Et même si le règlement sur l’étiquetage obligatoire des produits est adopté, il n’aura pas d’effet avant deux ou trois ans», explique Johan Lindhal, secrétaire général de l’European Solar Manufacturing Council (ESMC), à la RTS.
Ouverture d’une usine aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, le président américain Joe Biden a sorti le chéquier : 330 milliards de francs ont été débloqués pour les énergies renouvelables. En octobre dernier, le directeur général du groupe Meyer-Burger, Gunter Erfurt, s’adressait directement à l’Europe.
Le PDG explique avoir fait du lobbying auprès de l’ensemble de l’industrie. « Le risque est grand que la situation actuelle écrase les entreprises. Nous avons clairement indiqué qu’il était nécessaire d’agir et nous attendons désormais des éclaircissements sur le soutien politique.»
D’autres sociétés, comme Systovi en France et Crystal en Norvège, tirent la sonnette d’alarme. En attendant la réponse européenne, Meyer-Burger envisage d’ouvrir prochainement une usine aux Etats-Unis.
Sujet TV : Charlotte Onfroy-Barrier et Isabelle Ory
Texte Web : hkr