« Au final, c’est l’employeur qui est fautif mais on ne peut pas remplacer la sécurité sociale »

« Au final, c’est l’employeur qui est fautif mais on ne peut pas remplacer la sécurité sociale »
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Plus nombreux que les demandeurs d’emploi en Belgique, qui sont les malades de longue durée ?

Le retour au travail des personnes en incapacité de longue durée (au moins un an) sera également l’un des principaux thèmes de campagne lors des prochaines élections. Il faut dire que la Belgique connaît une augmentation structurelle du nombre de malades de longue durée, dont le total est supérieur au nombre de chômeurs. Selon les prévisions à long terme, la courbe continuera de progresser pour atteindre près de 600 000 patients de longue durée, avant de diminuer légèrement à partir de 2035.

Dans le cadre de son objectif de porter le taux d’emploi du pays à 80 % en 2030, le gouvernement devra inévitablement puiser dans cette « réserve de main d’œuvre ».

Les entreprises préfèrent se séparer des patients de longue durée plutôt que de les aider : « On avait des soupçons d’abus, mais ça va au-delà de tout »

Le secteur de l’économie sociale tire la sonnette d’alarme

« Dans ce débat sur le retour à l’emploi des malades de longue durée, on ne parle jamais de l’impact pour l’employeur.déplore le fondateur de cette entreprise devenue un acteur majeur de l’économie sociale et de l’insertion socioprofessionnelle à Bruxelles et en Wallonie. Or, ce que nous vivons depuis huit mois, c’est une double peine. D’un côté, il y a cette surtaxe sociale qui nous pénalise parce qu’on ne remet pas au travail ces travailleurs assez vite, mais avec le secret médical, on n’a aucun contrôle là-dessus. En revanche, la notion de salaire garanti peut devenir très lourde pour une entreprise, elle doit donc avoir ses limites. De plus, si une personne nous quitte, elle reste sous notre garde pendant 4 trimestres. C’est absurde et c’est pourquoi le secteur de l’économie sociale tire la sonnette d’alarme.».

mouette

Nous ne pouvons guère faire plus et le gouvernement ne nous facilite pas la tâche.»

Une fiscalité qui représente un coût d’un million d’euros par an pour son entreprise (dont 80 000 euros de salaires garantis auxquels s’ajoutent 20 000 euros mensuels concernant la contribution de solidarité). Sur 1.700 salariés, l’entreprise Ekoservices compte près de 350 patients de longue durée. Ce phénomène s’explique en partie par le vieillissement de la population, qui s’accompagne de davantage de problèmes de santé, de l’augmentation de l’âge de la retraite ou encore du développement de troubles psychologiques dans un secteur réputé propice à l’apparition de maladies contractées sur le lieu de travail.

Malades de longue durée : « Sans sensibilisation des employeurs, rien ne se passera »

En mettant l’accent en priorité sur la réinsertion des travailleurs en arrêt d’emploi de longue durée, Eric Guyot espérait davantage de soutien de la part du gouvernement. “Les malades de longue durée explosent au travail et c’est l’employeur qui banque mais nous n’avons pas de vocation ni même de moyens pour remplacer la sécurité socialeil fustige. Cette situation nous pénalise, nous ne pouvons pas faire plus pour remettre les gens au travail. D’autant que c’est une situation qui ronge progressivement notre marge brute. Dans la région, nous sommes le seul employeur à avoir implanté des centres de formation, c’est-à-dire des bâtiments vides dans lesquels nous proposons tout un circuit de formation avant de commencer à travailler chez le client. Cela permet de tirer les leçons de ce qui ne marche pas, de ce qu’il faut modifier pour améliorer les conditions de travail et réduire la pénibilité au travail, notamment par le renforcement musculaire pour prévenir les troubles musculo-squelettiques chez le travailleur. titre de service. Mais nous ne pouvons guère faire plus et le gouvernement ne nous facilite pas la tâche. ».

Depuis le début du siècle, le nombre de personnes incapables de travailler a augmenté structurellement. L’augmentation du handicap est particulièrement inquiétante, surtout depuis le covid. Mais en tant qu’employeur, Eric constate certains abus. “Il y a un effet lié au covid long qui est indéniable mais il est difficile d’avoir plus de détails, il explique. Depuis la pandémie, on constate aussi que les arrêts maladie sont plus facilement demandés, certains ont compris pendant le covid qu’ils pouvaient rester chez eux tout en étant payés. On assiste aussi à un boom colossal de l’absentéisme depuis la possibilité de s’absenter trois jours sans présenter de certificat médical. ».

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