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28 mars 2024 – 11h00
(Keystone-ATS) Le géant chinois de l’électronique Xiaomi, qui prépare depuis des années son entrée dans l’industrie automobile, commercialise jeudi sa première voiture électrique en Chine, où une guerre des prix fait rage sur ce marché très concurrentiel.
La marque est incontournable dans le pays pour les smartphones, les tablettes tactiles, les montres connectées, les écouteurs, les trottinettes et même les scooters mais aussi les autocuiseurs à riz intelligents.
Xiaomi, dont le siège est à Pékin, a annoncé en 2021 se lancer dans le créneau très convoité des véhicules électriques, sur lequel de nombreuses marques chinoises mettent le turbo.
Le groupe commercialise sa Xiaomi SU7 (« Speed Ultra » 7), une berline dont le design n’est pas sans rappeler une voiture de sport de luxe.
Le SU7 est équipé d’un système audio qui « recrée le frisson de conduire une voiture de sport », précise Xiaomi, qui entre sur ce créneau en concurrence frontale avec le champion électrique chinois BYD et l’américain Tesla.
Avec cette arrivée dans l’industrie automobile, “je mets ma réputation en jeu”, a prévenu le patron de Xiaomi, Lei Jun, sur le réseau social ‘imposer’.
Evergrande NEV, filiale du groupe immobilier criblé de dettes, s’est donnée « trois à cinq ans » lors de sa création en 2019 pour devenir le constructeur « le plus puissant » au monde dans le domaine des voitures électriques.
La marque est désormais en jeu pour sa survie, fragilisée par les déboires de sa maison mère et des ventes qui peinent à décoller. Evergrande NEV a annoncé mercredi n’avoir vendu que 1 389 véhicules au total.
Stratégie de prix
Xiaomi n’a pas encore dévoilé le prix de sa voiture. Mais son patron avait évoqué moins de 500’000 yuans (environ 63’600 francs).
Les analystes s’attendent à ce que ce soit la moitié moins.
« La tranche 200 000 – 250 000 yuans est actuellement la tranche la plus compétitive en Chine pour les véhicules électriques », souligne l’un d’eux, Johnson Wan de la banque d’investissement Jefferies, interrogé par l’agence Bloomberg. Cela correspond à un prix compris entre 25’000 et 30’000 francs.
Xiaomi est le troisième fabricant mondial de smartphones. Son expérience dans ce domaine servit de base à l’automobile et notamment à la détermination des prix.
« Je pense que les premiers acheteurs (de SU7) seront nos utilisateurs de smartphones. C’est donc notre stratégie », a expliqué le mois dernier le président de Xiaomi, Lu Weibing, à la chaîne américaine CNBC.
Le lancement du SU7 intervient après que BYD a annoncé mardi un bénéfice annuel record en 2023.
Le marché chinois de l’électricité a connu un développement rapide ces dernières années, porté notamment par les subventions à l’achat, qui ont cependant disparu fin décembre 2022.
Pour tenir le rythme sur fond de ralentissement économique, des dizaines de constructeurs locaux se sont lancés dans une guerre des prix en Chine, au risque de fragiliser leur rentabilité.
