Comment la publicité dans le secteur médical flirte avec les limites – rts.ch

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La publicité répétée des médicaments dans les pharmacies et les cabinets médicaux soulève des questions éthiques et juridiques. La sécurité des patients et l’intégrité du personnel soignant sont en jeu. L’OFSP examine la situation.

Vous ne pouvez pas ignorer ces publicités. Des écrans au-dessus de nos têtes, avant de passer en caisse ou intégrés au distributeur de gel hydroalcoolique. L’image animée attire le regard et captive le consommateur. Cela est particulièrement vrai dans les pharmacies. On vient souvent seul, et l’écran permet de patienter en attendant.

Plus d’un client sur trois serait tenté par un achat spontané en caisse en pharmacie, avance Excom Media, leader dans la commercialisation de la publicité en pharmacie, sur son site.

Un argument de poids, pour le pharmacien genevois Ivan Hamsag, qui a fait installer cet écran il y a quelques années : «Ces écrans aident à mieux vendre, certes. Cela fait partie des lois du marketing. Pourquoi s’en priver ? Cela donne l’occasion d’en discuter avec le pharmacien et nous adaptons ensuite les conseils en fonction du patient.

De nombreuses zones grises du droit

Mais il ya un hic. Il existe de nombreuses règles régissant la publicité des médicaments. Concrètement, la loi interdit la publicité pour les médicaments délivrés sur ordonnance. Mais qu’en est-il de ces publicités qui promeuvent l’image d’un fabricant de médicaments sur ordonnance, sans montrer aucun médicament en particulier ? Surtout quand il est accompagné d’un message du type : « Pensées sombres ? Parlez-en à votre médecin.

Selon Mélanie Lévy, codirectrice de l’Institut de droit de la santé de l’Université de Neuchâtel (UNINE), «il s’agit de publicité indirecte pour les médicaments délivrés sur ordonnance. Sur ce point, la jurisprudence est stricte, c’est interdit.»

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Encourager une utilisation excessive

D’une manière générale, il convient de noter que le principe d’intégrité ne concerne que médicaments soumis à prescription. Mais le principe d’intégrité peut également s’appliquer à publicité générale d’entreprise ou d’image (indépendamment du fait que les génériques ou les préparations originales soient promus). C’est particulièrement le cas des fabricants de médicaments sur ordonnance qui ne font pas la promotion d’un médicament en particulier, mais de leurs produits en général. Il ne s’agit pas en premier lieu d’une interdiction de la publicité, mais de la question de l’admissibilité et du montant des paiements que les fabricants versent aux pharmacies et aux cabinets médicaux pour les mesures publicitaires. La publicité auprès du public pour les médicaments délivrés sur ordonnance est en tout état de cause interdite.

Pour les médicaments non soumis à prescription, appelés OTC (Sur le comptoir, en vente libre), la loi autorise la publicité, mais avec des limites. La publicité ne devrait pas

Concrètement, que dit la loi ? [GRAPH] La publicité pour les médicaments sur ordonnance est interdite. La publicité pour les médicaments sans ordonnance, dits OTC, qui pourrait inciter à un usage excessif, abusif ou inapproprié, est également interdite.

GRAPHIQUE : TITRE : Publicité illicite

– Publicité pour les médicaments sur ordonnance

– Publicité pour les médicaments en vente libre pouvant encourager une utilisation excessive, abusive ou inappropriée

Source : art.31,32,55 LPTh

Pour autant, ces images qui tournent en boucle pourraient-elles inciter à des usages abusifs ? (Et qu’en est-il de la publicité pour la marque d’un fabricant de médicaments sur ordonnance, qui ne les montre pas ? Est-ce une manière de contourner l’interdiction ?)

Autre problème : cette publicité. Offre-t-elle un avantage matériel aux personnes qui prescrivent ou dispensent des médicaments, au point d’influencer le choix du médicament ? Un avantage qui violerait également la loi.

Nous avons obtenu le contrat qui lie le générique Mepha à une pharmacie. Pour 3 heures d’émissions quotidiennes, 250 jours par an, la pharmacie recevra un montant de 25’000 francs. Et c’est sans compter les revenus distribués pour la publicité hors écran. Un montant élevé qui fait craindre un conflit d’intérêts. Mais la loi ne précise aucun montant.

Selon un avocat que nous avons contacté, toutes ces questions se situent dans une zone grise du droit. Une zone grise, qu’un tribunal devrait prochainement éclaircir. En octobre dernier, les autorités fédérales ont ordonné au fabricant Sandoz de cesser toute publicité dans les cabinets médicaux. L’ancienne filiale de Novartis a porté plainte.

En attendant, d’un point de vue éthique, ces questions soulèvent également des questions :

SONOR HURST :

«Je ne vois aucun conflit d’intérêts. Je pense que le pharmacien vend déjà des médicaments sur ordonnance plutôt à perte. Ses revenus ont donc diminué toutes ces années. Nous sommes sous pression avec les coûts de la santé publique. C’est également le cas dans d’autres pays. Nous sommes une entreprise. Nous devons aussi pouvoir vivre et pouvoir également fournir tous nos services que nous offrons gratuitement aux clients. Et cela a aussi un coût. Un coût de fonctionnement. Et grâce à la publicité, heureusement, on peut encore assumer cette opération et ces services. Donc pour nous, c’est quelque chose de vital.

Si la loi est très claire concernant les médicaments délivrés sur ordonnance, à savoir qu’il est interdit d’en faire la publicité, quiconque paie des médicaments en vente libre, sans ordonnance,

OFSP : Interrogé, l’OFSP, qui joue le rôle d’autorité de contrôle, a déclaré :

«L’OFSP procède actuellement à une analyse générale de la situation en matière de «mesures publicitaires» dans les cabinets médicaux et les pharmacies. Il fera connaître en temps utile son interprétation juridique.

 
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