Bugatti, Avion-Voisin, Hispano-Suiza… leur collection de voitures anciennes est l’une des plus belles d’Occitanie – .

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l’essentiel
Au cœur de la Haute-Garonne, un couple de passionnés a réuni une collection de voitures aussi rares qu’exceptionnelles, dont certaines sont uniques au monde. Visite guidée.

Dans l’ancien bâtiment où la cheminée de la cuisine nous transporte dans un autre siècle, une installation n’a pas sa place. Perchée sur une étagère, une télévision scrute l’extérieur. D’autres écrans, installés un peu partout font de même. Le moindre renard, chat, hibou ou autre rôdeur ne peut échapper à cette vigilance électronique et aux sirènes dernier cri. L’endroit est sous haute surveillance. Non pas que les propriétaires, Alain et Juliette, soient peureux, mais ils le savent : leur passion est synonyme de trésor. Aux confins de la Haute-Garonne, dans une campagne tranquille, entourés uniquement de voisins amoureux de la nature, ils ont créé un univers ouvert avec peu de convives.

Il y a trente ans, un premier De Dion…

Dans cet antre, le couple a tout simplement réuni l’une des plus belles collections de voitures anciennes de la région. Ce sont des automobiles rares, exceptionnelles, des modèles admirés par les connaisseurs mais dont l’authenticité et l’unicité ne laissent aucun néophyte indifférent. “C’est notre plaisir. Nous avions des maisons, des terrains, mais aujourd’hui nous les avons transformés en voitures anciennes. Cela nous convient mieux. On aime nos jouets comme de grands enfants ! », expliquent pudiquement Juliette et Alain aussi passionnés l’un que l’autre.

dDe Dion Bouton V8 et une Citroën 15cv.
DDM – MICHEL VIALA

Trente ans ont été nécessaires pour construire cette photographie en trois dimensions de l’histoire de l’automobile. Des salles des ventes aux foires, en passant par les simples bourses et les petits vide-greniers, ces deux passionnés ont figé le temps à travers une multitude d’objets liés à l’automobile. Mais les vraies stars sont leurs voitures. En grand nombre ici. Presque tous roulent… même si tous ne roulent pas. “Nous en utilisons certains de temps en temps, mais notre plaisir est avant tout de les avoir là, sous nos yeux, car ils ont tous une âme”, répètent-ils.

Une âme, c’est indéniable, mais aussi parfois un passé très riche, premier motif d’achat pour Juliette et Alain aujourd’hui propriétaires d’un véritable patrimoine. « Tout a commencé avec une De Dion Bouton et son petit V8, une voiture unique. C’était en ruine. Nous l’avons remonté et avons continué. On n’a pas arrêté depuis ! », confient les deux complices.

Patrimoine roulant

Ainsi au fil des années, et des kilomètres sur les routes d’Europe, leur garage s’est rempli de véritables pépites datant pour certaines des premières heures de l’automobile. Ils sont racontés ici par une Benz de 1897, une des premières voitures au monde, ou ce Sizaire – Naudin de 1908, fier de son record du monde de vitesse, surnommé « Le Monstre », mondialement connu.

Une Delahaye 135 de 1947 carrossée par Guilloré.
DDM – MICHEL VIALA

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Plus « classe », moins vieillie, une Bugatti « Petite royale » de 1931, jamais restaurée, attire son attention. Ceci, à quelques mètres d’une imposante Renault 40 CV de 1927 elle-même garée juste derrière une magnifique Hispano-Suiza de 1933. Plus modeste, un vrai taxi de la Marne, Renault de 1908, en parfait état, tente de rivaliser avec un tout à fait d’origine Avion-Voisin de 1932… sans toutefois réussir à faire correspondre ses lignes futuristes et son design hors du commun.

Hispano-Suiza J12. Photos Michel Viala
DDM – MICHEL VIALA

Avion-Voisin C14.

Avion-Voisin C14.
DDM – MICHEL VIALA

La visite est aussi appréciée pour ses maquettes chargées d’histoire comme cette Delaunay-Belleville, propriété du maréchal Joffre, une Hotchkiss de 1939 ayant appartenu à un ministre de la guerre, une Rolland Pilain de 1909, autrefois conduite par le célèbre Fangio. Mais on découvre aussi avec plaisir une Hispano-Suiza H6B, retrouvée dans les sous-sols du Palais Rose, à Paris, après être passée entre les mains de la duchesse de Tallayrand-Périgord, ou encore cette Hispano-Suiza de 1936 acquise par le créateur de bonbons Kréma…

Plus loin, rien à voir, et en mauvais état, une Renault 4L ressemblerait presque à une verrue. Sauf que celui-ci, sauvé de la casse, est un prototype unique… Electrique ! A côté, jolie intruse, une Lancia Flaminia de 1965 voudrait cracher ses chevaux. Elle dort sous une autre collection, originale, de vélos, tricycles, big bi, « Tue belle-mère » et autres engins roulants dénichés ça et là comme ces vieux moteurs, boîtes de vitesses De Dion Bouton et autres dizaines de pièces, roues et machines qui ont devenir introuvable.

Prototype Renault4L électrique

Prototype Renault4L électrique
DDM – MICHEL VIALA

C’est ainsi que, dans le plus grand silence, entourés des odeurs de tissus, de bois et d’huile, loin des spéculations en tout genre, choyés comme des enfants, les voitures de Juliette et Alain ont trouvé des propriétaires qui les admirent. pour ce qu’elles sont : les vestiges d’une époque où la technologie flirtait avec l’art, une époque où, tout simplement, les voitures étaient adorées.

 
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