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pourquoi devriez-vous lire ce thriller d’horreur ?

Après la saga Eaux noires, Aiguilles dorées et Katiela maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture continue de publier l’œuvre de l’auteur américain Michael McDowell (1950-1999).

Lune froide sur Babylonele premier véritable roman de l’auteur, écrit en 1980, est ainsi proposé et permet de voir comment le reste de sa bibliographie s’est construit autour de thématiques similaires : la famille, les secrets, la violence et la mort. Entre le macabre et le sensationnel, Lune froide sur Babylone est un livre addictif.

L’histoire se déroule en 1980 dans la petite ville de Babylon, en Floride. La famille Larkin, qui vit dans la forêt – remplie de serpents – le long de la rivière Styx, survit grâce à la récolte et à la cueillette des myrtilles. Peu avant le début de la saison, Margaret Larkin, 14 ans, est violemment assassinée.

Le reste de la ville s’empare de l’affaire et Babylone plonge dans une paranoïa anxiogène faisant ressurgir des secrets enfouis depuis longtemps.

Opposant les riches et les pauvres, les vivants et les morts

Retrouvant son ton dès les premières pages, Michael McDowell s’intéresse, avec Lune froide sur Babyloneà la condition humaine dans son ensemble. Histoire de sentiments et d’émotions, faisant remonter à la surface le meilleur et le pire de l’humanité, le roman va à l’essentiel et dresse le portrait d’une famille frappée par le destin et la fatalité dans l’Amérique des années 1980.

Car c’est aussi la grande force du titre : proposer un regard rétrospectif sur une décennie complexe pour le pays. Evolution des sociétés et des technologies, profond fossé entre puissants et précaires, Lune froide sur Babylone est aussi un livre sur la lutte des classes. Alors que les plus riches font tout pour accroître et maintenir leur richesse, les plus pauvres tentent de subvenir à leurs besoins du mieux qu’ils peuvent. Deux mondes entrent en collision et seule une intervention surnaturelle peut réparer les torts et venger les opprimés.

Michael McDowell utilise régulièrement la fantaisie pour rehausser ses œuvres et y ajouter un symbolisme puissant. Si Lune froide sur Babylone est avant tout un thriller et un thriller, le livre se tourne lentement mais sûrement vers une histoire de fantômes – à moins que tout cela ne soit qu’un produit de l’imagination de certains personnages ? Le livre joue sans cesse avec la symbolique – l’usage des noms « Babylone » ou « Styx » n’est pas innocent – ​​et avec ce qu’il propose, ou non, au lecteur. Cette dernière apprend rapidement la vérité sur le meurtre de Margaret Larkin. La résolution de l’enquête, du point de vue du lecteur, n’est pas le cœur de l’ouvrage. Tout en mettant le public en confiance, Michael McDowell entretient une part de mystère et surprend continuellement.

Lune froide sur Babylone est imprévisible. Actions et révélations entraînent des conséquences dramatiques et irrémédiables, offrant au lecteur un sentiment total de perte de contrôle. Tout est possible avec l’auteur et tout est possible dans ces Etats-Unis en proie à la violence et à l’horreur.

Une référence à Stephen King

Si Michael McDowell a gagné en popularité en depuis que la maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture s’est lancée dans une importante réédition de son ouvrage – avec des éditions soignées et des couvertures splendides – l’auteur est depuis de nombreuses années une référence aux Etats-Unis et a inspiré plusieurs écrivains. . Parmi eux, Stephen King, qui n’a jamais caché son admiration pour le romancier et a notamment loué L’Amulette et Lune froide sur Babylone dans un essai publié en 1980.

Dans Lune froide sur Babylone En effet, il est facile de comprendre à quel point Michael McDowell a inspiré Stephen King. Chapitres courts, écriture incisive et immédiate, horreur visuelle détaillée, présence du macabre dans une ville reculée des États-Unis… Le style et les thèmes abordés entre Michael McDowell et Stephen King sont similaires. Lune froide sur Babylone s’intéresse aux nombreux habitants de la ville, les suit et fait des liens entre leurs histoires. Une histoire qui pose un lieu et une époque avec toutes ses particularités, et raconte une partie de ce que sont les États-Unis, exacerbant l’horreur, magnifiant la beauté. Un procédé que King utilisera également dans ses livres ultérieurs.

Découvrir Lune froide sur Babylone en 2024 est un exercice passionnant. Au-delà de la qualité intrinsèque du roman – entre la richesse de ses personnages, l’imprévisibilité de son histoire et tout le calme décorum des années 1980 – l’ouvrage fait référence au début de la carrière de Michael McDowell et confirme la maîtrise absolue de l’auteur sur ce qui était puis son premier grand roman. Plus de 40 ans après, le talent de l’écrivain et scénariste – il a notamment créé le personnage de Beetlejuice – est reconnu, et Lune froide sur Babylone peut être apprécié comme le début d’un style affirmé et d’une voix grave.

Un grand roman gothique et macabre qui interroge l’humanité – et les États-Unis, disons-le encore –, dans la meilleure veine du tourne-page le plus addictif.

Lune froide sur Babylonede Micheal McDowell, Monsieur Toussain Louverture, 460 pages, en librairie depuis le 4 octobre 2024.

 
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