“Paradise”, un thriller diaboliquement efficace

Pour faire mouche, une bande-annonce doit titiller la curiosité, donner envie d’adorer ou de détester les personnages, bref, attiser l’envie et l’impatience de se plonger à 100% dans l’intrigue. Ce qui implique évidemment de ne pas tout montrer, de manipuler, voire de tricher en passant Tar pour bar.

À cet égard, les lancements successifs de « Paradise » sont des modèles du genre. Car s’il est bien question du meurtre du président des Etats-Unis (James Marsden), d’une enquête sous haute tension, d’une mystérieuse conseillère omniprésente (Julianne Nicholson), d’un suspect qui veut prouver son innocence (Sterling K. Brown) et terribles secrets d’État, les huit épisodes de ce ministre écrits par le très talentueux Dan Fogelman (à qui l’on doit notamment « this is us ») déroulent une histoire bien plus complexe. Et moins manichéen, convenu, vu, révisé et re-re-re-re-re-re-re-re-re-réutiliser qu’il n’y paraît dans le remorques… Qui conseillent aussi malicieusement de ne pas se fier aux apparences.

Rencontrés il y a virtuellement quelques jours, Sterling K. Brown, Julianne Nicholson et James Marsden sont nombreux. Traveux qu’aucun secret ne soit attisé, visiblement très amusés à l’idée d’entretenir le flou, ils livrent tout de même quelques indices entre fausses pistes et clins d’oeil à leurs personnages respectifs…

Lemplacements

Comme dit plus haut, le président américain a été retrouvé assassiné dans sa chambre. L’agent spécial Collins, chargé de sa sécurité, est a priori la dernière personne à l’avoir vu vivant. On la voit arriver en grand comme la Maison Blanche, il devient le suspect n^o 1. Est-ce coupable ? Si non, qui, pourquoi ? « Ah non, non, non, s’amuse Julianne Nicholson. Pas question d’en dire plus ! J’ai eu tellement de plaisir à découvrir les révélations et les ébauches en lisant le scénario que je ne veux pas gâcher les surprises concoctées par Dan Fogelman, ce ne serait pas juste. » D’un ton taquin, citant l’une des répliques récurrentes de son personnage, la troublée Samantha Redmond, elle glisse : « Je ne suis pas un monstre !

Bons princes, ses acolytes acceptent de lever un (tout petit) coin de voile : « Eh bien, commence Sterling K. Brown, « Paradise » est d’abord un thriller puisque, jusqu’au bout, on ne sait pas qui a assassiné le président Bradford. . Mais parallèlement à cela, diverses arches narratives se développent et s’articulent autour de questions géopolitiques, sécuritaires, environnementales, relationnelles, familiales, sociétales, morales… »

Dans la peau de Xavier Collins, héros-biscooteaux très éloigné de l’inoubliable et bouleversant Randall Pearson qu’il incarnait dans « This is us », il ajoute : « C’est une fiction qui soulève des problématiques très actuelles. Dans ce cas, prendre certaines décisions politiques a eu des conséquences… dont je ne peux pas parler ! Disons que les circonstances sont ici très extrêmes mais malheureusement pas irréalistes. Pour une fois, je pense que le public peut donc facilement se demander : « Et si… ? Que ferais-je si j’étais confronté à cela ? »

LLe titre

« La communauté représentée dans la série évolue dans un décor présenté comme un paradis », explique James Marsden. En apparence, tout semble idyllique et cela peut effectivement y ressembler. Mais la perfection n’est pas de ce monde et quand on gratte le vernis, Patatras, on quitte le jardin d’Eden, on se retrouve dans un univers très orwellien, très « 1984 ». Ce qui démontre une fois de plus, s’il le fallait, que l’enfer est pavé de bonnes intentions ! »

Les personnages principaux

Xavier Collins, père de Presley et James, très amoureux de sa femme, est un proche du président Bradford, qui l’apprécie beaucoup. La réciproque est-elle valable ? Quoi qu’il en soit, Bradford, plein de paradoxes, fumeur, amateur de whisky, « terriblement humain et donc terriblement imparfait », soupire James Marsden, est emporté dans des tourbillons d’événements qui le dépassent. Au fil des épisodes, au gré des allers-retours temporels, on suit ses questionnements, ses bulles et son envie de prendre la bonne décision. Une tâche pas toujours facile quand Samantha « Sinatra » Redmond s’en mêle. Qui est-il et quel rôle joue-t-il précisément dans l’administration de Bradford, elle, précisément ? Petit à petit, le mystère se dissipe. Bien sûr, toute ressemblance avec un multimillionnaire issu de la tech coté en politique est fortuite et involontaire ! Julianne Nicholson sourit : « C’est vrai, c’est inquiétant, et cette vision du monde peut paraître assez sombre et désespérée. Néanmoins, même dans des circonstances désastreuses, la lumière peut briller ! » Que veut-elle dire par là concrètement ? Elle ne le dit pas. Pour le savoir, il ne reste plus qu’à attendre mardi 28 janvier pour se plonger dans « Paradis » sur Disney+…

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