Le roi de l’improvisation Paul de Saint-Sernin « en thérapie » devant son public

Le roi de l’improvisation Paul de Saint-Sernin « en thérapie » devant son public
Le roi de l’improvisation Paul de Saint-Sernin « en thérapie » devant son public

C’est votre premier spectacle et votre première tournée. Comment vous êtes-vous préparé ? Vous avez fait quelques petits voyages en Bretagne, n’est-ce pas ?

Paul de Saint-Sernin : « Je ne pouvais pas attendre. Je reçois des messages sur les réseaux sociaux, mais je veux voir ces gens qui me suivent savoir de quoi ils parlent. J’avais écrit un premier spectacle et je l’ai jeté parce qu’il m’était arrivé l’année dernière quelque chose que je voulais vraiment raconter. Durant l’année et demie qu’il a fallu pour écrire, nous sommes allés plusieurs fois au Cloître-Saint-Thégonnec (29), près de Morlaix, avec mon co-auteur, Grégoire Dey. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose de très humain en Bretagne. Les gens sont contents de nous accueillir, il fait chaud. J’ai essayé toutes les différentes crêpes. Désormais, partout où je vais, je prends un sucre complet et un sucre beurre pour comparer.

Vous avez grandi dans les Hauts-de-Seine, avec un père courtier et une mère employée de banque. Vous étiez enfant de chœur et éclaireur. Comment l’humour est-il entré dans votre vie ? Et pourquoi avez-vous décidé d’en faire votre métier ?

Avant j’étais journaliste mais j’éprouvais le besoin de dire quelque chose, de montrer ma personnalité. Un bon journaliste ne cède pas, il doit être objectif. Je dois avoir mon point de vue, notamment sur l’actualité. Je suis donc allé dans des bars, des restaurants et des clubs de comédie pour pratiquer le stand-up. J’ai réalisé la difficulté de céder. Mais dans ce spectacle, j’y parviens. Je me mets nue, même si je n’ai pas été élevée de cette façon. Cela le rend plus puissant. En gros, je fais de la thérapie devant des gens et ce sont eux qui paient, pas moi.

On a pu vous voir sur Canal+, RFI ou encore Téléfoot, chaîne éphémère du football. Aujourd’hui, vous êtes « le sniper » de l’émission « Quelle époque » de Léa Salamé, sur 2. Comment abordez-vous ce rôle ?

Je fais de l’improvisation depuis que je suis petite. J’observe, j’écoute et je lance une phrase un peu décalée. Cela me permet de m’intégrer. Aujourd’hui, des liens logiques se font dans mon cerveau, c’est plus agréable. J’improvise des valves. Je viens de la scène, c’est aussi ce que recherchait le producteur du spectacle lorsqu’il m’a contacté. Le jour où on tourne l’épisode « test », il n’y a ni public, ni invités et j’enchaîne les bides. Je me suis dit que j’allais arrêter, mais le producteur a réussi à me convaincre et il a bien fait ! Ce spectacle a changé ma vie.

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Votre émission a un air d’introspection : premières désillusions amoureuses, situations de harcèlement… De quoi voulez-vous faire rire à travers 1h15 de one man show ?

Le plus important c’est que j’ai envie de rire et les gens aussi. Dans ce spectacle, je comprends la problématique de trouver sa place, la différence sociale et le fonctionnement ou réaction de certaines personnes face à certains contextes. Il n’y a aucun sujet dont je ne veux pas discuter. J’utilise beaucoup l’autodérision pour que le public s’identifie. Les gens qui viennent me voir viennent de tous horizons. Il y a Rayan, vêtu d’un survêtement Chelsea, et Colette, fidèle à « Quelle époque ». Cela me représente un peu. Le but est de les faire rire tous les deux. J’ai du mal à me souvenir des anecdotes de mon enfance mais aucune difficulté à les raconter. Tout ce que je dis, je l’ai vécu. Si l’on peut rire lors d’un enterrement, la qualité du rire n’en sera que plus importante.

*30 janvier 2025, à Pontivy (56), 19 avril 2025, à Inzinzac-Lochrist (56). Réservations : https://snipfeed.co/pauldesaintsernin

 
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