A Paris, les hommes redéfinissent leur garde-robe chez Hed Mayner, White Mountaineering et Ziggy Chen

Publié le

25 janvier 2025

La Fashion Week masculine dédiée à l’automne-hiver 2025/26 s’est révélée particulièrement animée samedi. Au cinquième jour des défilés parisiens, les créateurs ont démontré une grande volonté de moderniser le vestiaire masculin, le faisant évoluer vers un nouveau formel. Comme Hed Mayner jouant sur les proportions, White Mountaineering en mode technicité et Ziggy Chen avec son élégance nonchalante.

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Hed Mayner, automne-hiver 2025/26 – ©Launchmetrics/spotlight

Le vêtements de travail Le brut laisse place à un vestiaire ajusté, chic et moderne chez Hed Mayner pour l’hiver prochain. Vêtus de costumes élégants, chemises amples déboutonnées jusqu’au nombril, les mannequins déambulent avec classe entre les tables du café Beaubourg et son décor post-moderne imaginé par Christian de Portzamparc, sur la bande originale de DJ Max Headroom, le premier DJ « virtuel » des années quatre-vingt.

Un changement de style marqué pour le designer israélien, qui coïncide avec un nouveau chapitre de sa vie puisqu’il a quitté son ancien atelier après sept ans. Place ensuite aux costumes, coupés dans de belles laines masculines, qui enveloppent le corps avec souplesse, aux mailles douillettes volantées de franges et aux pantalons, si volumineux qu’ils prennent parfois l’apparence d’une jupe drapée.

Notre homme aime se parer de longues chaînes à maillons de toutes tailles, qu’il accroche à sa ceinture, porte en bandoulière ou en collier, façon laisse de chien. Il orne aussi parfois son col de plumes délicates pour une touche glamour, tandis que des plaids à carreaux et franges se placent sur ses tenues de ville grâce à une fente pour laisser passer la tête.

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White Mountaineering, automne-hiver 2025/26 – ©Launchmetrics/spotlight

Le look montagne high-tech évolue vers un style plus urbain chez White Mountaineering. Yosuke Aizawa joue sur les effets graphiques tout en restant ancré dans une palette grise et sombre. Les ensembles veste-gilet-manteau-pantalon sont confectionnés dans le même tissu brillant à chevrons, complétés par une cape-poncho tricotée couleur plomb. D’autres tenues mettent en valeur des stries grises et blanches, inspirées du mouvement brutaliste.

Les tricots, toujours en noir et blanc, empruntent aux motifs Shetland. Les manteaux affichent de gros carreaux gris et blancs, une veste en gabardine s’avère souple et plus technique qu’il n’y paraît. Il faut chercher la couleur dans certaines tenues en nylon, légères et imperméables avec des carrés violets et bleus ou dans ces doudounes rouges, ces vestes et pantalons froncés orange ou ces anoraks patchwork aux tons clairs.

Le créateur propose également une série de tenues noires reflétant son cœur de métier sportswear et outdoor, axé sur le design et la technologie textile, avec des baskets, des pantalons de randonnée, des baudriers d’escalade, des coupe-vent et des vestes performantes à multi-poches et multi-zips.

Ziggy Chen, automne-hiver 2025/26 – ph DM

Ziggy Chen enchante par son vestiaire nonchalant et poétique. Descendant les rampes d’un garage sombre et froid accompagnés d’un musicien jouant une mélodie langoureuse au saxophone, les mannequins ont des allures de nomades qui ont parcouru les pays et les époques. Les manteaux en velours teints aux reflets moirés flottent. Les taches d’encre d’aquarelle semblent se dissoudre dans des imperméables à la palette de sous-bois. Des vestes courtes et longues, aux manches parfois retroussées, se superposent. Les chemises en soie aux imprimés flous épousent délicatement le corps.

Poids et matières sont en équilibre, le créateur Chen Xiang mélange habilement le brut et la douceur, tout en associant de belles matières – soie, laine, cachemire. Comme s’ils avaient été patinés, les vêtements semblent avoir vécu de nombreuses vies. Des accessoires de protection affinent les silhouettes, comme ces capuches amovibles retenues par des rubans, ces foulards qui s’enroulent autour de la tête et ces guêtres, qui s’attachent au bas du pantalon.

Discrètement, Ziggy Chen continue son chemin. Distribuée à Paris notamment à l’Eclaireur et à Londres au Dover Street Market, la marque compte une cinquantaine de grands revendeurs dans le monde, dont cinq en Chine, où elle possède une boutique à Shanghai et s’apprête à en ouvrir une. un autre à Wuhan.

Après avoir enseigné le design textile à l’université et des années d’expérience à la tête de la marque d’avant-garde chinoise Decoster Concept, le designer Chen Xiang s’est lancé en solo en 2012, poussé par le désir d’exprimer sa sensibilité et sa créativité. Aujourd’hui, il emploie près d’une vingtaine de personnes et développe ses imprimés et ses créations en interne, avec une production partagée entre la Chine, l’Italie et le Japon.

 
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