Un couple qui dure. A ma gauche, Madame Imbert, contrebasse de métier, ronde et sérieuse, douce et imposante. Elle est blottie depuis plus de quinze ans dans les bras d’un Gavroche élancé à la frange manquante, écusson punk dans le dos, voix de velours et sourire rebelle : Mathias Imbert, 46 ans. L’ancien étudiant pointu de jazz à Montpellier est, depuis 2007 et son premier album « Débat de boue », l’un des auteurs-compositeurs-interprètes les plus passionnants de France. Imbert Imbert, jamais l’un sans l’autre.
L’homme offre une poésie où la beauté est arrachée aux profondeurs, où l’espoir naît dans la fange de l’injustice, où l’amour est trivial, tripal, brut et d’autant plus romantique. « Mon amour pour l’instant, je t’aime pour la vie » en vers symbole de cette précarité constante dans laquelle certains hommes plongent le reste de l’espèce. Imbert Imbert transforme la bile en nectar, célèbre une résilience enragée et irréductible. Depuis plus de quinze ans on s’échauffe à ses chansons autant d’uppercuts que de caresses.
Dessiner à quatre mains
Illustrer en direct les déambulations neuronales de ce mignon Apache ne doit pas être simple. Soprano serait plus facile. Deux dessinateurs girondins ont relevé le défi : Maxime Garcia, habitué des concerts de dessins animés organisés par l’Entrepôt du Haillan et la compagnie Il était autrefois (qui comptait notamment Belin, Boogaerts, Alexis HK, Albin de la Simone, etc.), et Sara Ayadi qui a rejoint la troupe du Haillan en novembre dernier autour des chansons de La Maison Tellier.
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« Son univers est très particulier et nous avons décortiqué les morceaux afin de trouver ensemble un chemin pour chacun », explique Maxime Garcia. « Nous dessinerons à quatre mains dans des interprétations que lui-même ne soupçonne peut-être pas ! » Le trio fera en effet connaissance physiquement le jour du concert. Trois chansons à elles seules, neuf autres illustrées, et il semblerait que quelques chansons inédites aient été incluses. Un plaisir en plus de cela, toujours surprenant, procuré par ce format où la chanson s’écoute et se regarde.
Mercredi 22 janvier (20h30) au Haillan, Entrepôt. 5 euros.