France 5 – LUNDI 20 JANVIER À 21H05 – MAGAZINE
Un peu poussif au départ, le magazine « Sur le front », animé par Hugo Clément, semble avoir pris l’habitude de présenter ses sujets par intérêt grandissant. Il faudra donc se montrer patient au début de ce numéro consacré à la circulation excessive des camions en France, au mépris des nuisances ou du code de la route.
Après une introduction aux méga-camions (plus de 25 mètres, en deux ou trois remorques, mais interdits en France), direction l’Alsace pour évoquer la saturation de l’autoroute A35 par les poids lourds, et plus particulièrement par quelque 3 000 camions allemands chaque année. jour. La cause est connue depuis des années : emprunter l’autoroute française permet aux camionneurs allemands d’échapper à l’écotaxe instaurée dans leur pays, tout en ne payant pas de péage – sans permis, ce tronçon d’autoroute est l’un des rares en France à être encore gratuit. Et ce n’est pas la création de l’écotaxe française, en 2026, qui arrangera les choses : d’un montant suffisant pour déplaire aux industriels locaux, elle est trop faible pour dissuader les transporteurs d’outre-Rhin.
Une décennie d’inaction
Le reportage sur les camionnettes blanches n’est pas non plus un scoop, pas plus que celui sur “Pissos, village landais, saturé de poids lourds” – titre du sujet diffusé sur TF1 du 1est Août 2013. Ici, c’est justement cette grande décennie d’inaction qui fait tout son intérêt. Onze ans plus tard, les poids lourds continuent de passer par Pissos et empruntent la D 43 sur un tronçon de 6 kilomètres, même s’il est interdit aux poids lourds de plus de 7,5 tonnes de rejoindre l’autoroute A63. Simplement pour économiser quelques euros au péage. Pourquoi ne sont-ils pas condamnés à une amende ?
A mi-parcours, Hugo Clément répond à une autre question : à qui la faute ? Si le consommateur est en partie responsable, puisqu’il est devenu accro aux livraisons en tout genre, il n’est pas le seul. Les constructeurs contribuent également fortement à l’augmentation du trafic des poids lourds, puisqu’ils ont éliminé les stocks de leurs usines, trop coûteux, et qu’ils font venir les matières premières dont ils ont besoin depuis les entrepôts.
Cette technique dite des « stocks déportés » est d’autant plus rentable que le transport routier est peu coûteux en France. Ce n’est pas un militant écologiste qui dit cela, mais un transporteur. Comme d’autres intervenants ici, Hervé Quiriel, directeur des Transports Quiriel, veut dénoncer courageusement certaines pratiques et aberrations. Comme, pour n’en citer qu’un, affréter un hélicoptère pour transporter une seule palette à l’autre bout de la France…
Hugo Clément n’hésitera pas non plus à souligner que, lorsque l’État a voulu créer une écotaxe pour limiter la circulation des camions (avec les fameux portiques), il a suffi d’une grève des « bonnets rouges » pour que la mesure soit mise en œuvre. . être balayé sous le tapis.
Lire le décryptage (2013) : Ecotaxe : itinéraire d’un renoncement
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-D’autres solutions existent, qui sont ici évoquées au travers de rencontres avec ceux qui tentent de les développer, de la gestion du retour des palettes grâce à une application, MagicPallet, au développement du fret fluvial et ferroviaire. Mais elles semblent très expérimentales, à l’exception notable de la brasserie alsacienne de 1664, qui possède sa propre station.
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Aujourd’hui, 87 % du transport de marchandises en France s’effectue par route, 2 % par voie fluviale et 11 % par train.
Des camions, quel trafic !, de Marie Demarque (Fr., 2025, 52 min).