Lola (1961), premier long métrage de Jacques Demy, affirme l’identité portuaire de la cité des ducs de Bretagne. Les marins tout de blanc et pompons déambulent paisiblement le long du quai de la Fosse, au bord de la Loire, à 50 kilomètres de l’océan. Ils fréquentent le cabaret du coach joué par Anouk Aimée. La musique est déjà de Michel Legrand et la caméra (superbe noir et blanc de Raoul Coutard) réalise des travellings rythmés par les grues du chantier naval. La ville est comme un échiquier où les protagonistes se croisent.
Depuis lors, de nombreux lieux du film sont restés. Se promener dans Nantes où les époques s’entrechoquent (quartiers médiévaux, du XVIIIee siècle, d’après-guerre ou contemporain), on reconnaît le Théâtre Graslin, où Roland Cassard, interprété par Marc Michel, rencontre Lola. Cette belle bâtisse de 1788 est située juste en face de La Cigale, une brasserie Art nouveau que le cinéaste a transformée en cabaret. A Eldorado, Lola joue son destin. Elle disparaît à la fin du film mais Nantes revient vingt ans plus tard, somptueuse et en couleurs, dans Une chambre en ville (1982).
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