Le directeur de Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) (1996), Rois et reine (2004), Une histoire de Noël (2008) ou encore Roubaix, une lumière (2019) trier Spectateurs!le 15 janvier, un film hybride mêlant documentaire et fiction en hommage au cinéma. A 64 ans, il vient également de terminer le montage de son prochain long métrage, Un accord. Le monde je l’ai rencontré dans un café le 3e arrondissement de Paris, son quartier. Après le service du déjeuner, les propriétaires ont laissé la musique allumée, lui ont remis les clés et sont partis le laisser raconter son histoire.
Je ne serais pas arrivé ici si…
…Si je n’avais pas rencontré un homme extraordinaire, Pierre Amzallag, qui m’a redonné confiance en moi. Il faisait partie d’un groupe autour d’Eric Rochant, que j’avais connu à l’Idhec. [Institut des hautes études cinématographiques] en 1981. J’y ai eu une scolarité très malheureuse, même si j’y avais noué de fortes amitiés. J’ai terminé mes études avec le sentiment d’un échec. J’avais l’impression de ne pas avoir abordé la question du cinéma. Il m’a aidé à me retrouver.
Qui était Pierre Amzallag ?
Il était beau, vif, il avait un sens de l’humour dévastateur et, par-dessus tout, c’était un grand cinéphile. Il lisait beaucoup, c’était un gars fascinant. Avec lui, j’ai vécu un véritable coup de foudre amical. C’est vraiment l’homme dont je suis tombée amoureuse. Né au Maroc, il avait un regard différent de celui que j’avais appris à la Cinémathèque ou dans mes cours de cinéma. Il m’a présenté Clint Eastwood ainsi qu’Eric Rohmer. C’est à lui que j’ai soumis mes premières ébauches, il a été très généreux avec moi, il m’a conseillé. Surtout, c’est lui qui m’a le premier lancé : « Pourquoi ne te permets-tu pas ? Pourquoi ne faites-vous pas votre film ? » Comme notre amitié était très forte, je me suis dit : « Mais oui, pourquoi pas ? »
Il vous reste 85,83% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.