Dans le cadre des après-midi « Histoire de l’Art » à l’espace Micro-Folie de la médiathèque, Jacques Martin, peintre originaire de Gramat, animera une conférence le mardi 14 janvier à 14h autour du tableau « La Fontaine de Jouvence » de Lucas Cranach. .
Il précise : « L’eau providentielle jaillissant d’une source cachée était vénérée et divinisée par l’humanité primitive. Le mythe de la relation vitale et régénératrice de l’homme avec l’eau est à l’origine de la fontaine de jouvence aux propriétés miraculeuses pour celui qui s’y baigne ou y boit. Les artistes de la Renaissance se sont inspirés de la Bible pour traiter la source du rajeunissement perpétuel ou de la vie éternelle qui se trouvait au cœur du jardin. d’Eden Deux grands maîtres furent sensibles à l’état primordial de perfection divine perdu par l’humanité : l’Allemand Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553) et le Hollandais Hieronymus Bosch (1450-1516).
Jacques Martin expliquera comment chacun a intuitivement traité le problème de l’humanité condamnée à l’exil du Paradis pour s’être détournée de sa source divine et de l’unique solution de rédemption pour s’y reconnecter. Ainsi Lucas Cranach, alliant idéalement immortalité et jeunesse éternelle, a voulu éliminer l’inégalité entre hommes et femmes. Dans sa vaste « Fontaine de jouvence », tout en étant le premier à développer un nouveau style de fusion du paysage avec la représentation de personnages, Cranach célèbre Ève, lui accordant, dans une jeunesse retrouvée, le droit de connaître une véritable promotion sociale. Quant à Jérôme Bosch, son foisonnant triptyque intitulé « Le Jardin des délices terrestres », entre « Paradis et Enfer » met en lumière toutes les délices humaines qui deviennent des passions obsessionnelles illusoires où les âmes peuvent se perdre. Il montrera comment Jérôme Bosch procède dans cette œuvre, véritable bande dessinée où cohabitent la beauté et la laideur, le bien et le mal se confondent, pour critiquer les représentations excessives de l’amour dans les milieux courtois.