Lors de votre récente participation au festival Cinemusa à Bastia, vous êtes allé à la rencontre de vos lecteurs. Quels liens nouez-vous avec eux ?
Même si je vais un peu plus souvent dans les librairies près de chez moi, en Normandie, je fais le tour de la France plusieurs fois par an, non pas pour promouvoir un nouveau livre mais pour rencontrer mes amis. lecteurs. Cela fait maintenant une quinzaine d’années que je fréquente les librairies, les festivals et les médiathèques et je commence à avoir des lecteurs qui me sont fidèles un peu partout. Comme en Corse, où je suis allé plusieurs fois. Je le sais depuis Le temps est meurtrier qui se déroule en Corse, les lecteurs de l’île me suivent. Ça fait plaisir de les revoir.
Quel a été exactement l’avis des lecteurs corses sur ce roman ?
Le temps est assassin se déroule entièrement en Corse. L’intrigue raconte l’histoire d’une adolescente qui perd ses parents dans un accident de voiture. Lorsqu’elle revient sur les lieux de l’accident trente-sept ans plus tard, elle reçoit des lettres de sa mère qu’elle croyait morte.
J’avais depuis longtemps l’idée de ce point de départ mais je n’avais pas encore le lieu. Et puis, je me suis dit que l’endroit idéal était la Corse où j’ai des racines grâce à mon père. Une partie de ma famille vit à Castellare di Casinca.
L’histoire tournait alors autour de la Corse. J’ai essayé d’éviter les pièges et les clichés car il y a une Corse réelle et une Corse fantasmée. J’ai écrit un roman policier qui s’appuie sur des réflexions sur le patrimoine, l’environnement, la langue, etc., et qui tente de faire réfléchir le lecteur, qu’il soit corse ou non. Il est vrai que l’adaptation du livre à la télévision, série diffusée sur Tf1 qui a connu un grand succès d’audience, tombait parfois dans un certain nombre de clichés que j’avais envie d’éviter dans mon roman.
Je venais souvent en Corse pour des séances de dédicaces. J’ai remarqué que les Corses ont beaucoup d’humour et d’autodérision, il n’y a pas forcément ce regard partout.
« Presque toutes mes intrigues ont été imaginées il y a longtemps »
Quel lien entretenez-vous avec vos racines corses ?
J’ai une double identité, à la fois corse et normande. La Normandie, c’est là où je suis née, où je vis, où sont mes enfants. Ce sont deux identités très différentes. L’identité normande, même si c’est une région historique, est très discrète, très intérieure, et peu collective, alors que l’identité corse est bien plus forte. Je suis sans doute bien plus normand que corse. J’ai découvert la Corse un peu tard, quand j’étais jeune adulte. Je suis toujours heureux de revenir. J’ai des enfants qui sont encore scolarisés, il m’est donc difficile de rester longtemps en Corse en dehors des périodes scolaires. Quand ils ne seront plus à l’école, je pourrai passer beaucoup plus de temps ici.