À l’été 2024, Andrea Arnold a visité le Owl Sanctuary, une tanière de rapaces nichée dans le Suffolk, dans l’est de l’Angleterre. Ce cadeau d’anniversaire la faisait sauter d’envie, tant il tombait à pic entre la présentation à Cannes, en mai 2024, de son sixième long métrage, Oiseauet sa sortie en salles, début 2025. Elle nous en a parlé sur la Croisette, où nous l’avons rencontrée pour la première fois ; elle nous en a encore parlé fin novembre 2024, dans un hôtel parisien. Hélas, ni chouette ni chouette : dans le Suffolk, le Britannique n’a rien vu. Chou blanc. ” Oh ouielle se corrige, J’ai vu des rats et un cerf qui aboyait ! C’était suffisant pour mon bonheur. Sur ces terres, nous ne pouvons rien garantir, notamment la présence de chouettes. »
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Au fil du temps, Andrea Arnold s’est fait une spécialité d’apprivoiser les imprévus qui jalonnent son voyage, depuis sa naissance il y a 63 ans, aux confins de la campagne et de la grande périphérie de Londres. Son pedigree ne la destinait guère au cinéma: élevée avec ses trois frères et sœurs par une mère célibataire, survivant entre petits boulots et gros soucis, elle n’a vu, jusqu’à sa majorité, que deux films, Marie Poppins et Psychose. « Je me souviens très bien du bungalow vide, aux fenêtres grandes ouvertes sur l’obscurité, où j’ai découvert Psychose, chez ma tante. C’est ainsi que fonctionne mon cerveau : à partir d’images fortes, qui me hantent. »
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