Le marché de l’art en baisse en 2024 avec moins d’œuvres prestigieuses vendues

Le marché de l’art en baisse en 2024 avec moins d’œuvres prestigieuses vendues
Le marché de l’art en baisse en 2024 avec moins d’œuvres prestigieuses vendues

Le marché de l’art est en pleine adaptation. Malgré quelques ventes spectaculaires, les bénéfices des maisons de ventes ont chuté en 2024. Alors qu’on observe un engouement mondial pour l’art contemporain, les œuvres prestigieuses se vendent moins.

Le haut de gamme a particulièrement baissé en 2024, à quelques exceptions près. Fin novembre, une banane accrochée au mur avec un morceau de ruban argenté a été vendue aux enchères pour 6,2 millions de dollars (5,5 millions de francs).

>> Lire aussi : Un acheteur mange la banane qu’il a achetée pour près de 6 millions de francs

La veille, chez Christie’s, « L’Empire des lumières », un tableau du peintre surréaliste René Magritte, avait été adjugé 121 millions de dollars (107 millions de francs). C’est la seule vente à avoir dépassé la barre des 100 millions de francs chez Christie’s en 2024, contre six en 2022.

La maison de ventes annonce par ailleurs un chiffre d’affaires en baisse de 6% pour 2024. Sotheby’s anticipe également une baisse de ses bénéfices.

Entre engouement et déclin

Pourtant, avec plus d’un million de ventes aux enchères dans le monde l’an dernier, le marché de l’art contemporain connaît un engouement mondial, malgré un recul des très grandes ventes. Or, ceux-ci représentent près de 50 % du chiffre d’affaires.

«Dès que les très grosses ventes chutent ou qu’il n’y a pas de collection remarquable mise sur le marché, cela fait chuter le chiffre d’affaires», explique Frédéric Elkaïm, galeriste à Carouge et consultant en art. “Mais cela n’empêche pas le phénomène de vente et d’achat d’art contemporain, notamment par les jeunes générations, de s’approfondir et de s’accroître à long terme.”

De jeunes acheteurs venus d’Asie ou du Moyen-Orient donnent en effet un nouveau souffle au marché. Chez Christie’s, 30 % des collectionneurs ont moins de 40 ans. Ce sont eux qui font vivre le marché avec des œuvres peut-être moins marquantes, mais avec des prix plus raisonnables.

Le rôle du Port Franc de Genève

L’envolée de la Bourse suite à l’élection de Donald Trump en novembre a également donné un coup de fouet au marché de l’art et selon Frédéric Elkaïm, la tendance devrait se poursuivre. Le galeriste s’attend à une stabilisation sur l’année à venir, puis une hausse dans les années qui suivent. « Sur le long terme, le marché de l’art contemporain se porte très bien », assure-t-il.

La Suisse, quant à elle, maintient sa place de carrefour du marché de l’art, notamment grâce au Port Franc de Genève. «C’est véritablement l’un des pivots du marché de l’art», estime Thierry Ehrmann, fondateur d’Artprice, société de référencement du marché de l’art sur Internet.

Ces entrepôts de stockage n’ont rien perdu de leur attrait. Leur superficie de plus de 100 000 m² permet d’accueillir un grand nombre d’œuvres d’art, qui peuvent y rester jusqu’à plusieurs années. «Dans la profession, depuis 30 ans, nous avons toujours dit que le Port franc de Genève est le plus grand musée du monde, car il y a une énorme accumulation d’œuvres», explique Thierry Ehrmann. « Aucun marchand digne de ce nom n’est présent au Port. »

>> Ecoutez l’interview de Thierry Ehrmann dans La Matinale :

Moins d’œuvres de prestige vendues sur le marché de l’art : entretien avec Thierry Ehrmann / La Matinale / 1 min. / aujourd’hui à 06h28

Mais ce stockage de longue durée permet également aux propriétaires des œuvres de ne pas payer de droits de douane ou de taxes sur les produits stockés. Le Port franc de Genève a souvent été critiqué pour son opacité à ce sujet. Dans le passé, les entrepôts de l’entreprise étaient également utilisés pour le trafic de certains ouvrages.

>> Lire aussi : Genève réagit aux critiques françaises contre l’opacité des ports francs et Une société indépendante contrôlera les antiquités du Port Franc de Genève

« Beaucoup de gens l’ont critiqué, plus par jalousie que par réalité », regrette Thierry Ehrmann. “Mais cela renforce considérablement le marché mondial de l’art.”

Sujet radio : Virginie Langerock

Web adaptation: Emilie Délétroz

 
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