Les cinq projets du maire Lehouillier en 2025

Préparez votre succession… ou votre campagne

Le retour des fêtes ne s’annonce pas de tout repos pour le maire de Lévis.

Gilles Lehouillier va vite devoir se replonger dans le jeu politique, puisqu’il a promis d’annoncer ses intentions pour les élections municipales de janvier 2025.

Sa décision de se représenter ou non est attendue depuis des mois par les médias, mais aussi par les membres de son équipe et les candidats potentiels qui réfléchissent à se présenter à la mairie.

Aux dernières nouvelles, l’homme politique qui est maire depuis 2013 a déclaré qu’il n’avait toujours pas pris de décision. Cependant, il a mentionné qu’il souhaitait toujours se lancer en politique.

S’il venait à tirer sa révérence, il devra quand même participer au processus de sélection de son successeur à la tête de Lévis Force 10. Dans le cas contraire, il devra préparer sa propre campagne à la mairie.

Défendre la gestion de ces dernières années

Le contexte électoral de 2025 obligera sans doute Gilles Lehouillier à défendre son bilan des quatre dernières années, voire des 12 dernières s’il décide de briguer un mandat supplémentaire.

Celles-ci sont marquées par un développement démographique, économique et immobilier rapide à Lévis, résultat d’une politique « pro-développement » fièrement mise de l’avant par le maire.

Les dernières années ont été marquées par les immeubles qui ont fleuri le long des principaux boulevards de Lévis. (Jocelyn Riendeau/Archives Le Soleil)

Mais une croissance rapide s’accompagne également de défis importants. L’administration Lehouillier a par exemple été contrainte d’interdire la délivrance de nouveaux permis de construction dans une grande partie du territoire de Lévis, faute de capacité de traitement des eaux usées.

Plusieurs autres services, comme les écoles, les routes et les infrastructures sportives et culturelles, peinent également à suivre le rythme.

Gilles Lehouillier et son équipe devront démontrer comment le développement des dernières années a contribué à améliorer la qualité de vie des Lévisiens et expliquer leur gestion de la croissance, alors que le milieu des affaires et les opposants politiques dénoncent respectivement un « manque de prévoyance » et un « perte de contrôle » du développement par l’administration en place.

L’appui des Lévisiens à la densification de leur ville est crucial alors que d’importants projets de développement économique se profilent à l’horizon, avec la modernisation du chantier naval Davie et la potentielle exploitation industrielle d’une partie du territoire Rabaska.

Trouver « la bonne recette » pour faire payer les promoteurs

Après le dernier épisode budgétaire, où Lévis a dû amender son budget 2025 quelques jours après son adoption, l’administration Lehouillier devra trouver le moyen de répercuter une partie du projet de loi d’aménagement sur les promoteurs.

Le maire le promet depuis février dernier et croit avoir trouvé une partie de la solution dans une surtaxe sur les terrains vacants, qui devrait rapporter environ 12 millions à Lévis.

Mais il a dû y renoncer après un avertissement du ministre et des protestations du monde des affaires, indigné de devoir payer une surtaxe sur des terrains où l’urbanisation est interdite.

Le directeur général de la Ville de Lévis, Dominic Deslauriers, et le maire Gilles Lehouillier, lors de l’adoption du moratoire sur la délivrance des permis, le 29 novembre. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

Gilles Lehouillier a donc réduit le plan d’investissement communal et les versements en espèces pour compenser ce manque à gagner.

Il compte maintenant sur un comité formé avec la Chambre de commerce et les organismes représentant les promoteurs pour trouver « la bonne recette fiscale » qui fera payer aux promoteurs le prix de la densification de Lévis. Il peut s’agir d’un montant forfaitaire comme le « prix à la porte », par exemple.

Quoi qu’il en soit, les fruits des mesures fiscales qui seront désignées n’arriveront pas dans les caisses de la Ville avant le 1er janvier 2026.

Résoudre les problèmes de transport

Gilles Lehouillier et son équipe devront également trouver une façon de régler les épisodes de congestion routière de plus en plus fréquents sur la Rive-Sud.

Il devra notamment défendre la gestion et la planification des travaux ainsi que les décisions concernant le transport en commun.

Alors que les Lévisiens se disent assez insatisfaits de la mobilité dans leur ville, Repensons Lévis promet d’en faire un thème central de la prochaine campagne électorale.

Le maire de Lévis devra également clarifier sa vision sur la mobilité dans la région de Québec.

À la veille des Fêtes, Gilles Lehouillier a publié une lettre critiquant sévèrement la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et son plan CITÉ, qui propose notamment le développement d’un service d’autobus rapide à Lévis.

Gilles Lehouillier a reproché à l’organisme d’avoir présenté une vision « 100 % axée sur les transports en commun » qui n’en vaudrait pas le prix, selon lui. Il a également remis en question l’intégrité et l’impartialité du Fonds.

Le maire, fidèle défenseur du troisième lien, craint que le projet CITÉ vide les poches du gouvernement québécois, et empêche ou retarde la réalisation du lien autoroutier.

«Nous laisserons le maire expliquer les propos de sa lettre et présenter sa vision de la mobilité pour la ville de Lévis», a répondu sèchement le cabinet de la ministre Geneviève Guilbault.

Entretenir votre relation avec le Québec

Un autre projet du maire Lehouillier sera d’établir des ponts avec le gouvernement Legault.

Au cours du dernier mois, le maire Lehouillier n’a pas ménagé ses critiques à l’égard de la CAQ dans le dossier du troisième lien, même si Québec est revenu sur sa promesse routière.

Au cours de la dernière année, Gilles Lehouillier a multiplié ses critiques à l’égard du gouvernement Legault, notamment dans le dossier du troisième lien. (Yan Doublet/Archives Le Soleil)

Après avoir jeté des fleurs aux conservateurs d’Éric Duhaime sur le sujet, l’élu lévisien a remis en question l’influence des ministres caquistes de Québec et de Lévis, les invitant à « continuer à rêver ».

En entretien avec Le Soleille maire de Lévis a accusé Québec de lancer « un leurre » aux citoyens qui veulent un nouveau pont. « C’est une illusion car il n’y a rien. Ce n’est inclus dans aucun plan, ce n’est nulle part.

Gilles Lehouillier dit qu’il n’a pas peur de s’aliéner le Québec dans le dossier du troisième maillon, où le gouvernement aura inévitablement le dernier mot.

Pour quoi? « Parce que les questions que je pose sont les questions que se pose la population […] Lorsqu’ils voient le plan cité, les gens voient que le lien autoroutier n’est rattaché nulle part. Il est comme dans les nuages.

 
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