l’essentiel
Ce tout nouveau spot de la rue de la Colombette promet le petit-déjeuner de 8h à 17h. Rien de bien nouveau à première vue. Mais une fois que vous avez franchi la porte et saisi votre fourchette, une toute autre histoire commence…
Pourquoi celui de Camille ? Tout simplement parce que le duo d’entrepreneurs se compose dans la vie comme dans la turbine de Camille Le Barillec en salle et pâtisserie et Camille Vivian en cuisine. Tous deux ne viennent pas de nulle part, Camille Le Barillec était pâtissier chez Yannick Alleno et lui, cuisinier pour ce même multi chef 3 étoiles Michelin, avec l’exploit d’avoir notamment ouvert Courchevel comme chef et Monaco comme chef adjoint. Au cours de leurs nombreux voyages, ils ont développé une passion pour le petit-déjeuner, découvrant des concepts fantastiques que ce soit en Australie, au Mexique ou aux États-Unis, pays où ce repas du matin prend plus d’importance qu’ici. Et puis au petit-déjeuner il y a aussi une plus grande parité entre le salé et le sucré que dans un repas français classique. S’ils auraient pu tenter aussi bien le bistrot que la gastro, ce concept de « brunch » à toute heure sera celui qu’ils retiendront et installeront dans ce lieu favori de la rue de la Colombette à Toulouse. Dans une grande ville à la croisée de leurs origines sans trop les éloigner, lui arrivant de Montpellier et elle de Biarritz.
Une « simple » omelette et quelques gougères qui valent le détour.
Si le sourire atteint vos lèvres lorsque la fourchette dépose quelque chose qui remplit vos papilles de bonheur, c’est gagné. C’est un bonheur solitaire et intense, ces œufs nappés d’une sauce Dantesque XO qui chamboule tout en bouche. L’omelette a été réalisée en couches successives, la rendant cuite et coulante, la sauce umami extrême ajoute à ce jeu de texture et crée un véritable big bang. A cette sensation gustative s’ajoute le toucher des 2 doigts qui vont saisir une gougère et comprendre tout de suite que ça va être fou. Le plaisir continue sa montée, il y a une certaine réponse mais on sent la douceur à travers, les dents grincent, c’est chaud, moelleux, ringard, délicieux. On se retrouve dans le personnage d’Anton Ego qui goûte la ratatouille du petit chef et fait le vide autour de lui, envahi par les souvenirs et le plaisir. Nous y sommes presque lorsque nous saisissons délicatement la deuxième gougère mais cette fois nous sommes plus ou moins conscients de ce qui va se passer…
Le reste de la carte est un appel à la gourmandise.
Et il vaut mieux ne pas regarder le muffin de Toulouse… Saucisse de Toulouse, omelette, cornichons et sauce, le tout dans un muffin anglais ultra moelleux. On ne parlera pas non plus de crêpes au beurre de whisky, d’œufs au plat, de bacon grillé et d’œuf au plat, ce serait presque un crime. Il est également possible de réaliser une épaule d’agneau confite dans un court-bouillon d’épices et de poivre mexicain, souvenir du voyage du chef, ou une cocotte de champignons à la crème et aux herbes. Vient ensuite inévitablement le tour des douceurs et du divin Fontainebleau, signature du pâtissier, ou de la crêpe dodue à la frangipane piquante et diablement addictive. Chez Camille, c’est ça et bien plus encore, telle une ode à la gourmandise, ils nous attirent dans leurs filets pour nous satisfaire.
Camille’s. 38 rue de la Colombette, Toulouse.