L’avantage en nature actuel pour les voitures zéro émission reste « très attractif ». C’est ce qu’estime la Maison de l’Automobile (regroupement des Fédérations du secteur automobile luxembourgeois) qui a fait une présentation sur l’avenir de la voiture de société.
Rappelons qu’à partir du 1er janvier 2025, les taux d’imposition appliqués à l’avantage en nature accordé aux voitures de société ne seront vraiment avantageux que pour les voitures électriques ou à hydrogène, c’est-à-dire pour les voitures zéro émission de CO2. Ainsi, un taux unique de 2% s’appliquera aux voitures à motorisation thermique ou hybride (contre 0,8% à 1,8% auparavant, selon les émissions de CO2), tout en restant à 0,5% ou 0,6% (selon la consommation du véhicule) pour Des voitures 100% électriques. Le dispositif s’applique à toutes les commandes jusqu’au 31 décembre 2026 inclus.
L’asbl Mobiz prend l’exemple d’un salarié résident appartenant à la classe fiscale 1, qui gagne 7 000 euros brut par mois. Il bénéficie d’une voiture de société 100% électrique dont le prix d’achat est de 60 799 euros TTC. L’impact mensuel de la voiture sur le salaire net est de 244,83 euros. L’impact mensuel de la conversion de la voiture en salaire s’élève à 514,33 euros.
Si ce salarié souhaite acheter la voiture à titre privé, le prix d’acquisition sera supérieur à 60 799 euros TTC, car il ne bénéficiera pas de la remise accordée à son employeur. Compte tenu de la prise de risque et de la charge de gestion (financement de la voiture neuve, assurance complète, pneus hiver, frais d’entretien et de réparation, assistance routière, véhicule de remplacement, etc.), le coût mensuel total pour un usage privé coûtera plus de 1 110 euros. “La trésorerie disponible suite à la conversion (759,16 euros) est bien inférieure au coût d’un usage privé”, constate l’association luxembourgeoise du leasing. La voiture de société zéro émission reste un véritable avantage.»
En revanche, l’impact sur le salaire net pour les voitures à motorisation thermique ou hybride est plus important. Mobiz prend l’exemple d’un salarié résident appartenant à la classe fiscale 1, gagnant 5 000 euros brut par mois, qui bénéficie d’un leasing d’Opel Grandland Plug-in hybride rechargeable. Si l’impact sur son salaire net est de 129,40 euros en 2024, il passera à 325,50 euros en 2025, soit un différentiel de 196 euros.
Cependant, même avec un taux d’avantage en nature de 2 %, la voiture de société thermique « reste avantageuse », souligne Dominique Roger, président de Mobiz. Le dirigeant prend l’exemple d’un salarié résident appartenant à la classe fiscale 1, gagnant 7 000 euros bruts par mois, qui bénéficie d’une ligne Mercedes C 220 AMG en location, dont le prix est de 55 320 euros TTC (remise flotte de 14%).
L’impact mensuel de la voiture sur le salaire net est de 574,48 euros. L’impact mensuel de la conversion de la voiture en salaire s’élève à 659,21 euros. Si ce salarié souhaite acheter la voiture à titre privé, le prix d’acquisition sera de 59 823 euros TTC, car il ne bénéficiera « que » d’une remise de plus ou moins 7 %. La trésorerie disponible suite à la conversion (1.233,69 euros) reste inférieure au coût mensuel pour l’usage privé, estimé à plus de 1.356,73 euros.
Les voitures de société représentent 40% des immatriculations
En moyenne, 19 000 voitures de société sont vendues chaque année, ce qui correspond à plus ou moins 40 % des immatriculations de véhicules personnels, indique la Maison de l’Automobile.
“Les ventes de ces 19 000 voitures représentent à elles seules un chiffre d’affaires annuel de 800 millions d’euros pour les concessions, auquel s’ajoutent 130 millions d’euros de TVA pour l’Etat”, précise l’organisme qui représente les intérêts du secteur automobile. Ces 19 000 voitures représentent aussi « plus de 1 600 » emplois.
Près d’une voiture de société sur deux utilisée par un frontalier
Entre 40 et 50 % des véhicules de société sont utilisés par les frontaliers, ce qui représente entre 10 000 et 12 500 ventes de véhicules personnels par an, note la Maison de l’Automobile. En l’absence d’un système de véhicules de société, ce marché « reviendrait entièrement » aux pays voisins (France, Belgique, Allemagne).
«Si les véhicules utilisés par les résidents étaient convertis en véhicules privés, on s’attendrait à ce que ces véhicules soient conservés en moyenne deux fois plus longtemps», estime l’organisation qui représente les intérêts du secteur automobile. Dès lors, le nombre de ventes aux particuliers « serait divisé par 2 » et ainsi le nombre de ventes et d’immatriculations annuelles « diminuerait d’environ 7 000 unités ».