L’auteur de bandes dessinées québécois Christian Quesnel ne s’attendait pas à ce qu’une édition collector du roman classique de Bram Stoker, Draculas’ajoute à son agenda bien chargé et sera publié cette année chez Callidor. Ni que la préface soit signée de Stephen King. Il n’avait pas non plus prévu de faire sa plus longue séance de dédicaces « jamais » au Festival du Fantastique à Béziers, en France, cet automne, dont il était président d’honneur. Mais c’est arrivé. Cette nouvelle édition, à tomber par terre, témoigne de son immense talent.
Christian Quesnel a illustré « Dracula », un classique de Bram Stoker.
Photo CALLIDOR
Christian Quesnel, à qui l’on doit les bandes dessinées Dédé et La ville obliqueainsi que plusieurs documentaires primés, dont Mégantic, un train dans le nuit, signe 30 illustrations hallucinantes dans cette nouvelle édition collector de Dracula.
L’écrivain irlandais Bram Stoker lui-même n’en revenait pas. Son arrière-petit-neveu, Dacre Stoker, signe également l’introduction du livre, dans laquelle il salue l’œuvre de Christian Quesnel : « un sommet de splendeur vampirique ».
Christian Quesnel assure toutefois qu’il n’est pas un consommateur d’horreur. «Ces dernières années, je me suis spécialisé dans la bande dessinée documentaire», explique l’artiste né à Saint-Pierre-de-Wakefield, dans les Collines-de-l’Outaouais.
Un message sur Instagram
Ce projet spectaculaire est né d’un message reçu d’un éditeur français sur son compte Instagram. Au fil des conversations, Christian Quesnel lui a proposé quatre projets, dont Draculasans savoir que le roman comptait 650 pages. Il rit encore.
« Quand j’ai commencé les premières illustrations, je ne savais pas comment se terminait le roman. Sachant que l’éditeur a beaucoup aimé La ville obliquec’est vraiment cet album qui a servi de point de départ, esthétiquement, pour développer une esthétique pour Dracula. Je me suis dit que Dracula avait été fait et refait… alors comment ne pas faire comme les autres ? J’ai évité autant que possible de dessiner le vampire.
Il s’est intéressé à l’environnement autour de l’effrayante créature. « Les gens trouvent ça original. Cette façon de faire est plus évocatrice de l’environnement, de l’ambiance d’époque, de Londres. J’ai fait une résidence d’artiste à Londres en 2009 pour le CALQ et c’est une ville que j’aime dessiner. Dans le livre, il y a plusieurs scènes à Londres.
Il y a des chevaux, des trains, des châteaux, des personnages en costumes d’époque et tout se passe dans le noir, de manière à créer une atmosphère angoissante, un peu steampunk par moments.
Ses aquarelles sont inspirées du texte de Bram Stoker. « Ce qui m’a beaucoup plu, c’est le côté épistolaire, qui permet d’avoir plusieurs angles, plusieurs points de vue de personnages différents, sur un sujet – le vampire – qui est omniprésent mais qui, en même temps, est absent. Il n’est pas tellement là. C’est en sourdine.
En France, en Italie…
Le livre est sorti en France et en Italie et la réaction du lecteur l’a surpris. «Ça me surprend… c’est fabriqué en Saint-André-Avellin, quand même ! Et sa petite amie lui a servi d’inspiration pour illustrer le personnage de Lucy.
Christian Quesnel, président d’honneur du Béziers Fantasy Festival en octobre dernier, en a pour son argent. Le livre est sorti à cette occasion, en grande première. Ses illustrations ont été présentées lors d’une exposition et il y a eu sa plus longue séance de dédicaces « de sa vie ». « Neuf heures de dessin, assis à une table ! J’ai mal partout ! Mais ça valait le coup. »
Quant à l’ajout d’une préface de Stephen King (signée en 2011 pour une version précédente)… il en a eu connaissance grâce aux réseaux sociaux. « L’éditeur ne me l’a pas dit. Je ne me suis pas plaint… j’étais heureux ! Le livre sort à temps pour l’arrivée du film sur grand écran Nosferatu et, pour 2025, Dracula : une histoire d’amour de Luc Besson.
Dracula
Bram Stoker, illustré par Christian Quesnel
Préface de Stephen King
Éditions Callidor
Environ 600 pages
- Auteur de bandes dessinées inspirées de l’histoire, Christian Quesnel a illustré plusieurs documentaires primés.
- Il a publié Félix Leclerc : l’alouette en liberté, Tu as détruit la beauté du monde, Mégantic, un train dans la nuit et des bandes dessinées Dédépublié par Libre-Expression.
- Nous lui devons aussi La ville obliquepublié aux Éditions Alto, avec des textes d’Ariane Gélinas.
- Dans les prochains mois, il publiera un album de bande dessinée chez ÉcoSociété.
«J’ai entendu le hurlement d’une meute de loups. Les yeux du comte s’illuminèrent comme des braises et il dit : « Écoutez-les, ces enfants de la nuit. N’est-ce pas la plus belle musique ?
–Bram Stoker, DraculaÉditions Callidor
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