“Il y a une bonne ambiance bienveillante”, entre tradition ouvrière et renouveau musical, l’harmonie belfortaine sur scène

“Il y a une bonne ambiance bienveillante”, entre tradition ouvrière et renouveau musical, l’harmonie belfortaine sur scène
“Il y a une bonne ambiance bienveillante”, entre tradition ouvrière et renouveau musical, l’harmonie belfortaine sur scène

La musique d’harmonie perpétue un héritage autant industriel que culturel. A Belfort, chaque répétition rassemble les générations autour d’une passion commune, entre héritage ouvrier et modernité musicale, unissant souvenirs anciens et défis nouveaux.

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Il fait partie des films plébiscités par le public depuis sa sortie en salles fin novembre. En Fanfare » raconte les retrouvailles de deux frères complètement opposés, sauf la musique. C’est aussi une véritable harmonie, celle des mineurs de Lallaing dans le Nord, qui joue dans le film. Les orchestres d’harmonie s’inscrivent souvent dans la tradition ouvrière. C’est aussi le cas ici, en Franche-Comté, avec l’Harmonie de la ville de Belfort, anciennement l’harmonie Alsthom.

Chaque mardi, Pascal Schmitt quitte le travail plus tard. Pour cause, répétitions à 20 heures. Alors pour éviter un aller-retour, il reste à Belfort. “Historiquement, c’était l’harmonie du site Alstom. La première fois que nous avons dû repeindre les locaux, nous avons utilisé de la peinture TGV orange, qui venait de l’usine.», se souvient Pascal Schmitt, président de l’Orchestre d’Harmonie de la Ville de Belfort.

Harmonie des Usines – Belfort, en 1905.

© Éric Debief/FTV

L’Orchestre d’Harmonie de la ville de Belfort rassemble chaque semaine une cinquantaine de musiciens, tous ou presque tous amateurs. Bois, cuivres, percussions et à la baguette depuis près de 25 ans, Xavier Scheid, lui-même petit-fils d’un employé d’Alstom et attaché à la philosophie des harmonies. “La musique est jouée sans trop réfléchir, même si on est sérieux car on travaille vraiment les partitions. Je leur donne tous les éléments pour les aider à réussir, mais il y a toujours des petits moments, ici et là, de détente”, souligne le directeur de l’Orchestre d’Harmonie de la Ville de Belfort.

Il est normal que nous voulions aussi jouer dans la bonne humeur, car nous le faisons soit après une journée d’école, soit après une journée de travail.

Xavier Scheid, directeur de l’Orchestre d’Harmonie de la Ville de Belfort.

Dans le cabinet de souvenirs de l’harmonie, de précieuses reliques rappellent cette époque où les usines ne faisaient qu’un avec la ville de Belfort et ses orchestres. Jeannette et Guy connaissaient bien ce patrimoine à la fois musical et industriel. Ces deux-là ont débuté la musique non pas à Belfort, mais en Haute-Marne, vers l’âge d’une dizaine d’années, sur la lyre ferroviaire de Chalindrey. “J’avais 15 ans, avec ma clarinette et un de mes frères au saxophone et l’autre à la trompette, se souvient Jeannette Barbant, clarinettiste et saxophoniste à la retraite de la SNCF. C’était un passe-temps parce que là où nous vivions, il n’y avait pas beaucoup de divertissement.


Souvenirs des débuts de la fratrie Barbant.

© Éric Debief/FTV

Son frère Guy, trompettiste et retraité d’Alstom ajoute : «quand nous jouions des concerts, tout le monde était là. Lors des commémorations du 8 mai et du 11 novembre, il y avait 500 personnes sur la place et devant les monuments.

Il y a beaucoup de jeunes compositeurs qui composent pour des orchestres d’harmonie et il y a eu beaucoup de progrès. Nous jouons des morceaux parfois durs, mais très intéressants, et les gens les aiment.

Guy Barbant, trompettiste et retraité d’Alstom

De nouveaux répertoires loin des fanfares d’antan comme avec ce medley de Sting où l’orchestre s’enrichit de guitare et clavier amplifié. Le renouveau ne se fait pas seulement sur le registre, mais aussi dans les rangs, avec de jeunes musiciens. Capucine a 16 ans et suit des cours au conservatoire voisin. Mais quelle harmonie lui offre, elle l’adore. “Il y a une bonne ambiance, bienveillante, et ça ouvre vraiment beaucoup de portes. On allait jouer au cinéma, sur de grandes scènes, au kiosque dehors… C’est vraiment ouvert à plein de choses», explique le flûtiste.

Une ouverture sur plusieurs générations, réunies autour d’une même passion : la musique, mais bien plus encore pour ces biens appelés société d’harmonie.

 
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