Un livre sur la vie incandescente de Jean-Louis Foulquier, créateur des Francofolies

CC’était une autre époque, une autre époque. C’est ce que l’on ressent dès qu’on feuillette le dernier ouvrage de Maryz Bessaguet consacré à Jean-Louis Foulquier, qu’elle a bien connu. Une époque où les murs de la Maison de la radio à Paris étaient tapissés de moquette, où l’on fumait dans les studios et où Georges Brassens débarquait à l’improviste lorsqu’il voulait discuter avec les invités de « Pollen », l’émission animée par Jean -Louis Foulquier sur Inter.

Une époque révolue, que les Rochelais incarnaient à merveille. Jane Birkin, Serge Gainsbourg, Pierre Desproges, Coluche, Véronique Sanson, Johnny Hallyday, Alain Delon mais aussi Diam’s ou Akhenaton d’IAM : il les a tous côtoyés. «Je ne connais pas un artiste qui ne s’inspire pas de Jean-Louis Foulquier», assure Maryz Bessaguet. Elle a rencontré l’animateur alors qu’elle était encore attachée de presse pour des maisons de disques et accompagnait certains artistes dans les émissions rochelaises sur l’Inter. « Il m’impressionne directement par son charisme et sa façon d’être. Il savait mettre les gens à l’aise », se souvient-elle.


Jean-Louis Foulquier en 2009 lors de sa première scène à La Coursive dans une pièce de Philippe Delerm et Marc Rivière.

Archives Xavier Léoty

En 1989, quatre ans après la création des Francofolies de La Rochelle, il l’appelle pour venir prêter main forte à l’équipe du festival. Les bureaux étaient encore à Paris à cette époque. Commence alors près de 15 années de travail commun, durant lesquelles elle s’occupe des relations avec la presse. « C’était un artiste, pas un homme d’affaires ! », souligne-t-elle.

Archives inédites

Maryz Bessaguet a donc consacré deux ans à la création de cet ouvrage « Nos années Foulquier » (Geste Éditions), « qui n’est pas une biographie, mais plutôt un paquet de bonbons », insiste-t-elle. C’est vrai qu’il est très agréable de s’y plonger en ouvrant une page au hasard et en découvrant par exemple une photo de l’animateur entouré de Jacques Villeret, Serge Gainsbourg et Coluche prise un soir dans une émission. Heureusement, l’auteur a également glissé quelques anecdotes et permet ainsi de satisfaire notre curiosité.


Jean-Louis Foulquier et Dick Rivers, avant de monter sur scène, aux Francofolies de La Rochelle en 2006.

Archives Xavier Léoty

Le travail de recherche dans les archives a été fastidieux, notamment dans les méandres de Radio France. « La sélection a été difficile, mais j’ai pris ceux où il se passait le plus de choses. Je voulais mettre en lumière son humanité, sa liberté, son respect de la différence, dit-elle. Dans une nouvelle ère où tout le monde ne sait plus forcément qui est l’homme derrière la grande scène Jean-Louis Foulquier ! »


Les « Francos » sont encore meilleurs les pieds dans l’eau pour Jane Birkin en 2018.

Archives Xavier Léoty

Maryz Bessaguet a également rassemblé les lettres que certaines stars ont eu la gentillesse d’écrire en hommage à son décès en 2013. “Alors… à Maître Foulquier… C’est vraiment pour vous que je suis venue, C’est vraiment vous qui m’avez amené à faire connaître mon premier festival. », écrit par exemple Jane Birkin. L’ancienne attachée de presse a ajouté une photo de la chanteuse, les pieds dans l’eau, prise aux Francofolies en 2018, “et signée Xavier Léoty”, glisse-t-elle en clin d’œil aux lecteurs de Sud Ouest. Cela donne envie de se replonger dans les bonbons.

 
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