“Zorro est tout ce que Don Diego de la Vega déteste”

“Zorro est tout ce que Don Diego de la Vega déteste”
“Zorro est tout ce que Don Diego de la Vega déteste”

Comment Zorro est-il revenu à l’écran ?

Jean Dujardin: « C’est l’entreprise de mon frère Marc, le Collectif 64, qui a obtenu les droits. Il contacte alors Benjamin Charbit et Noé Debré pour réaliser la série, et en faire une histoire avec de l’aventure, des cascades et de l’humour, un peu comme dans les années 1960 et les séries qu’on a tous vues étant gamins, mais en modernisant le style, évidemment. Ce n’est qu’une fois l’écriture des épisodes commencée que j’ai découvert ce projet. J’ai évidemment dit oui car ce que j’ai lu était intelligent, et proposait une relecture contemporaine de Zorro et de son univers. »

Cette mise à jour était-elle nécessaire ?

Grégory Gadebois: ” Oui. Quand j’ai lu le scénario, bien sûr, j’ai ri. Mais ce qui m’a accroché, ce sont ces « petites choses intelligentes » derrière les blagues. Ce qu’elle dit sur la lutte sociale, la vie de couple, la double identité… Ce sont ces réflexions modernes qui donnent sens à cette histoire de Zorro. Et même si les personnages restent les mêmes, en les adaptant, on les renouvelle et leur redonne du sens. »

En parlant des personnages, on découvre un Don Diego de la Vega réticent à redevenir Zorro. Pour quoi ?

Jean Dujardin: « Parce que Zorro est tout ce que Don Diego déteste. Zorro est le choix facile, tandis que Don Diego se bat depuis des années pour reconstruire sa ville, pour son couple. C’est un homme frustré qui n’arrive à s’exprimer qu’à travers son alter ego. »

Par ailleurs, on découvre un Sergent (Garcia, mais pour des raisons juridiques, le nom n’est jamais prononcé, NDLR) bien plus malin qu’avant…

Grégory Gadebois: « Et c’est là sa grande tragédie : il est devenu presque trop intelligent pour lui-même. Dans l’histoire, il a raison à 99% à propos de Zorro, mais le 1% restant refuse de faire le lien entre Don Diego et Zorro. C’est évidemment là que réside le sens comique du personnage. »

Zorro et le Sergent restent des personnages de l’enfance de nombreuses personnes, dont la vôtre. Quel est l’effet de jouer ces figures que tout le monde connaît ?

Jean Dujardin: « C’est là que je regrette, à 52 ans, de ne plus avoir la même virginité d’esprit qu’à 8 ans. Je suis maintenant corrompu par la vie. Mais quand je fais un combat à l’épée, une course de chevaux, je retrouve une part enfantine de moi-même. C’est aussi pour ces moments-là que nous faisons ce métier. »

Grégory Gadebois: « Et puis Jean avait un désavantage par rapport à nous, c’est qu’il était Zorro, alors qu’on jouait avec Zorro. Nous jouions avec notre héros d’enfance. C’était presque plus amusant pour nous ! (rires) »

La série a été tournée en Espagne dans des décors naturels. Est-ce que cela avait du sens ?

Jean Dujardin: « Évidemment, parce que cela apporte un sentiment de grandeur et d’aventure. C’est ce qui permet à la série d’éviter d’être comique. Même si ce qu’on a tourné est drôle, il faut que ça reste drôle. Zorro surtout. »

Zorro avec Jean Dujardin, Audrey Dana, André Dussollier, Eric Elmosnino, Grégory Gadebois et Salvatore Ficarra. Diffusion les lundis 23 et 30 décembre sur 2, à 21h10. Épisodes disponibles en ligne et gratuits sur France.tv jusqu’au 29 janvier. Série visible également sur Paramount+.

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