Lorsque la comédienne Marie Tartrais, habituée à jouer des pièces d’autres auteurs, décide d’écrire un spectacle pour se produire seule sur scène, elle ne cherche pas longtemps l’inspiration. La grand-mère de son compagnon, Marcelle Joubert de Lannion, est là. La dame est une figure de Lannion, connue pour avoir élevé douze enfants, dont une famille de quatre enfants qui ont dû être dispersés dans des orphelinats, et pour être venue en aide à des centaines de personnes en difficulté.
« L’écriture a commencé en janvier 2023, raconte la comédienne. J’ai été nourri d’anecdotes par ma belle-mère, Anne Le Béver, et par la belle-fille de Marcelle, épouse de son fils unique biologique. Tout ce qui est dit est vrai et j’ai bénéficié de différents points de vue. Une fois plusieurs versions de la pièce écrites, nous nous sommes dit, avec Benoît, mon compagnon et petit-fils de Marcelle, qu’il fallait de l’humour pour en faire un spectacle accessible. »
Une actrice, 17 personnages
Sur scène, pendant une heure, elle incarne Marcelle, âgée de 19 à 95 ans, plus 17 personnages. Tout cela bien réel, sauf un voisin, en colère contre les activités de Marcelle et qui représente le mécontentement que l’hébergement des personnes en difficulté suscite dans le quartier. Des protestations dont Marcelle Joubert ne se souvient pas. C’est dans sa personnalité d’optimiste animée par la foi, explique Anne Le Bever, “qu’elle a une table magique qui efface les problèmes”.
La grand-mère de 36 petits-enfants et 30 arrière-petits-enfants, qui jouait encore au ping-pong l’année dernière, a vu le spectacle au printemps : « Je trouve que c’est parfait. J’ai apprécié que Marie joue du côté insouciant. »
Aider, un idéal de vie
L’élégante Marcelle, après avoir accueilli des étudiants, des femmes battues, des sortants de prison, des migrants, des jeunes expulsés de chez leurs parents dans quatre maisons que son mari, Jean, décédé en 1999, a travaillé dur pour entretenir, refuse d’être présentée. en héroïne : « J’ai agi selon les opportunités, ce n’était pas prévu. Aider les autres correspondait à mon idéal de vie. L’achat de la grande maison du 28, rue de Tréguier a été le déclic, après notre arrivée à Lannion en 1962. Quand les enfants sont partis, nous avions toutes les chambres, nous avons commencé à louer à bas prix à des personnes en difficulté. »
« Elle avait des bleus, il y avait beaucoup de vols dans la maison et quand nous arrivions, il fallait presque justifier notre présence. Cela, en plus du changement des règles d’accueil, a dû arrêter il y a une dizaine d’années. »
Au fil du -, les gens sont venus de partout, avec toutes sortes de problèmes, un passé violent, un présent marqué par l’alcool et la drogue, au point de devenir dangereux, raconte sa fille : « Elle avait des bleus, il y avait beaucoup de vols dans la maison. maison et quand nous arrivions, nous devions presque justifier notre présence. Cela, en plus du changement des règles d’accueil, a dû arrêter il y a une dizaine d’années. »
Pour un auteur de théâtre, il y a, dans ce parcours, matière à raconter, explique Marie Tartrais : « J’aimerais jouer ma pièce dans les écoles, montrer aux jeunes une femme qui a fait du bien en se rendant utile aux autres. » Deux représentations sont organisées à Lannion, la moitié des bénéfices servira à financer sa présence au festival d’Avignon l’été prochain et l’autre moitié sera reversée à une association caritative, dans l’esprit des actions de Marcelle.
Pratique
« Marcelle, d’après une histoire vraie », vendredi 27 décembre à 17h30 et samedi 28 décembre à 15h30, Espace Sainte-Anne, 2, rue de Kérampont. Participation libre.
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