Par
Laetitia Lemaire
Publié le
22 décembre 2024 à 10h06
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A l’âge de 28 ans, Octave Fournel est la preuve vivante qu’il ne faut pas nécessairement attendre le poids des années pour apprécier les choses du passé. Sans aucune nostalgie, avec minutie et amour du beau, le jeune homme se penche chaque jour sur l’histoire d’objets qui ont traversé les époques pour finir dans un grenier, une grange abandonnée ou l’étal d’un vide-grenier. amateur.
Il est professionnel. Pendant près de quatre ans, il ouvre Anticador, sa boutique d’antiquités, d’objets vintage et de décoration, au centre de Bergerac. Pour ceux qui savent regarder la quantité de bibelots, morceaux de bois, porcelaines, tableaux, sabres, bustes en pierre et bijoux et lire les époques qui s’empilent ou se chevauchent, Anticateur est évidemment une caverne d’Ali Baba, une pièce remplie de pépites uniques qui racontent les époques.
Dans ce désordre qui n’en est pas un, il n’est pas rare de trouver des pièces, sculptures, bagues ou camées à l’apparence asiatique ou au design italien. Octave Fournel, bien que se qualifiant d’antiquaire généraliste, avoue volontiers un amour immodéré pour l’art asiatique du XVIIIe siècle.e jusqu’à la fin du 19ème sièclee siècle, ” surtout l’art chinois », ainsi qu’une passion pour les arts européens, notamment italiens, pour la période du XVIIe au XXe siècle. ” Je suis généraliste, donc j’achète un peu de tout. Mais ce sont mes deux spécialités et je m’intéresse aussi aux bijoux anciens. J’ai commencé là. J’étais évaluateur pour les salles de ventes, je faisais donc leurs expertises pour les bijoux. Et petit à petit, j’ai eu envie d’élargir mes horizons.»
Parmi ses ventes les plus importantes, Octave Fournel compte un joyau de la Renaissance italienne et un vase chinois du XVIIIe siècle.esiècle, “tous deux ayant atteint plusieurs milliers d’euros».
Coup de coeur invendable
Le trentenaire s’y connaît depuis toujours en antiquités. “Mes parents étaient déjà dans ce domaine précis de l’Antiquité. J’ai toujours eu un pied dedans. J’ai l’oeil depuis que je suis petite. J’ai toujours chassé et j’ai toujours aimé ça.»
Pour lui, le monde des antiquités est une merveilleuse combinaison de ce qui l’anime : l’amour de l’art et l’esprit commercial. Les deux sont indissociables même s’ils ne font pas toujours bon ménage autour d’un objet. “Il ne faut pas se limiter au côté monétaire d’une pièce de monnaie. Nous travaillons également avec sensibilité. Tout comme les artistes ont leur propre style, les antiquaires ont une sensibilité particulière selon les objets et les époques. Et il arrive très souvent que l’on tombe amoureux d’un meuble ou d’un bijou qui sera finalement invendable.»
Le jeune homme aime le défi que représente chaque objet. “C’est risqué, mais c’est aussi amusant. C’est un peu comme jouer au casino. Il y a un côté chasse au trésor, mais il y a aussi un côté prise de risque.»
Le prix Marcus
Décerné par le SNCAO-GA (Syndicat National des Antiquités, de la Brocante et des Galeries d’Art), il vise à récompenser les jeunes antiquaires et brocanteurs de moins de 35 ans. Son nom est symbolique et rend hommage au décret Marcus, promulgué en 1981, qui est un texte encadrant le marché des œuvres d’art et objets de collection.
Cette année, il distingue cinq lauréats parmi une quarantaine de candidats, tous opérationnels depuis moins de cinq ans. Octave, comme les quatre autres élus, bénéficiera pendant un an du soutien d’un professionnel du SNCAO-GA, d’un réseau partout en France, d’une aide juridique et surtout d’une place à la Foire de Chatou (78), l’une des plus grandes rassemblements d’antiquaires, brocanteurs et marchands d’art en France.
Fenêtre sur New York
En plus de sa boutique, Octave Fournel vend aussi beaucoup sur internet. “Avoir un magasin physique rassure les gens. Mais tout fonctionne beaucoup avec les réseaux sociaux et sur des plateformes spécialisées et sécurisées. Cela représente près de 50 % du marché. C’est une fenêtre ouverte aux acheteurs désormais installés à Paris, Londres ou New York. Cela n’aurait pas fonctionné il y a 20 ans parce que les gens se méfiaient davantage d’Internet.» Remboursements et provenance certifiée rassurent le client qui n’est plus seulement un collectionneur spécialisé.
De plus en plus, Octave Fournel compte parmi son équipe des décorateurs d’intérieur qui remodeleront et moderniseront des meubles anciens, ou des particuliers souhaitant avoir des meubles qui durent. “Il y a cette conscience de l’objet qui a 300 ou 400 ans.»
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