le président de la CCI des Landes fait le point sur l’année 2024

le président de la CCI des Landes fait le point sur l’année 2024
le président de la CCI des Landes fait le point sur l’année 2024

LL’économie est intéressante. Pour s’en rendre compte, il suffisait d’assister au petit-déjeuner économique organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) des Landes, dans son agence Dacquoise, vendredi 6 décembre dernier. Au moins 150 entrepreneurs et décideurs se sont réunis pour écouter la synthèse. sur la situation économique du département à fin 2024.

Attentisme, baisse des investissements, échecs… les propos prononcés ce matin ont quelque peu assombri le ciel landais. Explications avec le président de la CCI, François Lafitte.

Le moral des entrepreneurs landais est-il bon en cette fin 2024 ?

Quand on est entrepreneur, il faut investir. Investir est un pari sur l’avenir, mais pour cela il faut avoir de la visibilité. Il y a cependant des inconnues : la situation est indécise sur le plan économique, sur le plan géopolitique et j’ajoute qu’il y a une incertitude politique en . Cela n’incite pas l’entrepreneur à prendre des risques. C’est pourquoi on assiste aujourd’hui à une forme d’attentisme.

Quels sont les secteurs en difficulté aujourd’hui dans le département ?

Les secteurs de la construction métallique et du bâtiment sont actuellement les plus touchés et on constate une réduction assez importante du nombre de permis de construire. La situation est aussi un peu plus critique pour un certain nombre de restaurants ou de cafés.

Et l’agro-industrie ? On sait que c’est l’un des secteurs forts des Landes…

C’est un secteur où la difficulté réside dans la restauration des marges bénéficiaires. Le chiffre d’affaires ne se dégrade pas vraiment, il s’est même maintenu, mais les entrepreneurs de ce secteur ne parviennent plus vraiment à réaliser des bénéfices. D’autant que ce sont des entreprises qui ont été très impactées par les surcoûts de l’énergie, des matières premières ou encore des emballages.

Dans d’autres régions, on a vu des papeteries fermer leurs portes. La filière bois bénéficie-t-elle d’un ancrage solide dans le département ?

Quant à l’activité papier et emballage, on observe un léger creux mais qui correspond davantage à un réajustement par rapport à l’activité globale. En revanche, les scieries sont plus directement touchées en raison notamment de la mauvaise santé de l’industrie automobile. En effet, certains produits du bois sont utilisés pour le transport de pièces.

Faut-il craindre des licenciements l’année prochaine ?

Nous avons observé une augmentation de 20 % des dossiers reçus au tribunal de commerce. Il s’agit de dossiers particulièrement destinés aux secteurs de la restauration et du bâtiment. Ce qui est nouveau par rapport aux années précédentes, c’est qu’il ne s’agit plus de petites entreprises mais d’entreprises de taille moyenne comptant parfois 20 salariés. Oui, il y a un risque de voir le chômage augmenter.

Les grandes entreprises de ce département peuvent-elles être concernées ?

Ils ont leurs propres fonds mais ils se restructurent. C’est le cas du groupe Maïsadour par exemple sur leur outil industriel et notamment les abattoirs.

La restructuration est un autre mot pour licenciement…

Quand on a deux abattoirs et qu’on décide d’en fermer un pour y concentrer plus d’activités, on réduit effectivement le nombre d’employés.

Il y a aussi, et il faut en parler, de bonnes nouvelles. Quels sont-ils?

Nous avons une activité aéronautique très dynamique dans les Landes. On peut parler de Safran à Tarnos, mais aussi de Potez, à Aire-sur-l’Adour, qui se développe beaucoup à l’étranger. Le secteur du tourisme se porte globalement bien, avec une saison 2024 un peu en dessous de 2023 tout de même : le camping se porte bien, tandis que l’hôtellerie reste un secteur qui a besoin de trouver ses repères. Enfin, nous constatons un bon dynamisme dans le secteur de la santé.

Vous souhaitez parler d’hydrothérapie ?

Pas seulement ça. Côté thermalisme, on n’a pas retrouvé l’euphorie des années d’avant Covid, mais on démarre sur une note positive. Autre chose à noter : on observe de nouvelles initiatives dans la région, comme la start-up Ziwig Lab, qui développe des tests salivaires pour détecter l’endométriose. Cela montre que les Landes sont là. Je pense aussi que ce secteur pourrait être un axe de développement futur pour le département.

Comment voyez-vous l’année 2025 ?

Il faudra d’abord retrouver la stabilité politique et trancher un certain nombre de dossiers, notamment sur la réforme des retraites et de la fiscalité : les entreprises ne pourront pas assumer une inflation des prélèvements pour rééquilibrer les comptes de la nation. Dans le même -, les élections municipales approchent et auront un effet sur l’économie qui consistera en un gel des décisions. 2025 risque donc d’être une année atone. D’autant que l’économie mondiale est dans une forme de transition.

Lequel ?

Nous passons d’une économie mondialisée à une économie régionalisée. Il s’agit d’un mouvement initié par les Américains qui entament une confrontation avec la Chine pour le leadership économique mondial. Les Landais sont au milieu de tout cela : il y a de grandes entreprises à vocation internationale (Egger, Ryam, DRT, Safran, Chemviron, etc.) dans la région. Nous serons très concernés par ce sujet. Il ne faut pas les sous-estimer.

 
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