«C’est un lieu incontournable»

«C’est un lieu incontournable»
«C’est un lieu incontournable»

Par

Amélie Thomas

Publié le

15 décembre 2024 à 18h26

Voir mon actualité
Seguire Côté Brest

En 2025, l’espace Léo-Ferré fêtera ses 30 ans. Thierry Tremintin, directeur du lieu situé au sous-sol du centre-ville Bellevue de Brest, a imaginé huit soirées. Les deux premiers, sur le thème du reggae, auront lieu les 17 et 18 janvier. C’est du moins ce qu’il espère. « La chambre est prêtée. Nous avons un déficit de 12 000 euros», soupire le gardien des lieux de 20 ans.

On espère que l’aide de la municipalité permettra de maintenir à flot les équipements, fragilisés notamment par l’inflation. « La Municipalité nous soutient depuis trente ans, mais l’État réduit les subventions. Le contexte national est troublenous risquons de finir oubliés. »

Thierry Tremintin, directeur de l’espace Léo-Ferré à Brest. ©Amélie Thomas

« La mort de la scène musicale brestoise »

«Je ne peux rien acheter, pas même un micro», assure Thierry Tremintin, agent de développement culturel. Les huit soirées, soutenues par les associations, visent également à récolter des fonds pour l’achat de matériel. Deux devraient être Desrock, moteur dans l’organisation de concerts de rock et de métal. « Sans Léo-Ferré, c’est la mort de la scène musicale brestoise », estime Franck Bugny, son président et fondateur. Il y a de nombreuses associations jouent ici et tous les styles : metal, rock, rap…”

Desrock accueille en moyenne quatre à six événements par an à Bellevue, soit près de 80 pour cent de ses concerts. « L’indicateur est à échelle humaine. La proximité du public est grandement appréciée par les musiciens. »

Vidéo : actuellement sur Actu

« Sans Léo-Ferré, nous ne pourrions pas survivre », déclare Laetitia Dagorn, rappeuse et fondatrice de Locamusic records, spécialisée dans l’accompagnement des artistes émergents dans le domaine des musiques actuelles et urbaines.

Nous sommes le premier maillon de la chaîne musicale, celui qui repère les talents et les accompagne. L’espace Léo-Ferré nous permet d’organiser des soirées à moindre coût et de générer des revenus.

Laetitia Dagorn, fondatrice de Locamusic.

Pour les amateurs en passe de devenir professionnels, s’y produire constitue un essai d’impact. «C’est le première étape indispensable pour se tester sur scène », raconte Laetitia Dagorn. Samedi 21 décembre 2024 Locamusic, l’association West HH, occupera les lieux le - d’une soirée Les femmes veulent être entendues. Douze artistes se succéderont sur scène. Pour quatre d’entre eux, ce sera une première fois. Une partie des bénéfices sera reversée à l’espace Léo-Ferré.

Destrock organise en moyenne quatre à six événements par an à Bellevue ©Destrock

40 événements par an

« L’espace Léo-Ferré est équipé comme une salle de concert, mais officiellement c’est un club », rappelle Thierry Tremintin, également musicien de jazz. D’une capacité de 200 places, il a été créé en 1994 pour « promouvoir la vie culturelle du quartier Bellevue, tout en soutenant les artistes et la vie associative locale ». Le pari est gagné. Il s’est imposé comme un acteur majeur de la culture brestoise et au-delà.

« Ma mission principale est R.rendre la culture accessibleà petits prix, entre 5 et 10 euros le soir», revendique Thierry Tremintin, devenu au fil des années une figure du quartier. Léo-Ferré accueille 40 événements par an, de septembre à juin, dont 30 concerts et 10 dédiés au théâtre.

« C’est énorme pour un petit endroit comme ça ! », précise le salarié aux multiples rôles, dont ceux de programmeur et de gestionnaire.

Les associations bénéficient de son soutien, occupant la salle quasiment gratuitement (une modeste contribution est demandée). « Je m’organise avec eux, c’est important pour moi. Il faut s’assurer que tout se passe bien. Cela permet aux associations deETApprenez sans avoir trop de responsabilités. »

Un studio d’enregistrement populaire

L’espace Léo-Ferré est un lieu de diffusion mais aussi de création. L’équipement abrite un studio d’enregistrement. « C’est une activité aussi importante que la salle, les deux choses sont liées », insiste Thierry Tremintin. Nous acceptons deux à trois groupes par mois. « Nous recevons aussi des écoles et des habitants qui souhaitent enregistrer une chanson », complète Thierry Tremintin.

“C’est là qu’on voit des tendances”

« La mode commence avec de petites structures. C’est là que nous voyons des tendances. Avant, nous étions les seuls à programmer du metal, maintenant c’est à la mode », raconte Thierry Tremintin. Même constat pour le doublage.

«Il n’y a quasiment plus de petites places où l’on peut jouer en groupe, tellement ils ont mis des normes», regrette le Brestois, fustigeant le lancement des dernières règles dictées par la Sacem. D’où l’énergie mise en œuvre pour garantir l’avenir du siège brestois.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un feu de cheminée dans votre téléviseur est possible
NEXT Avec le cirque Trottola, un peu de poésie dans ce monde de brutes