Joli clin d’œil à Jules Verne, « Voyage du Nautiscaphe et de sa cheminée dans la tranchée des Nouvelles-Hébrides » est né de l’imagination de Marilou Rytz, Alice Bottarelli et Stéphanie Cadoret. Avec un jeu de rôle et un après-midi pluvieux de novembre comme point de départ.
1867, port de Wellington, Nouvelle-Zélande. Cinq personnes s’apprêtent à embarquer à bord du Nautiscaphe, un sous-marin steam-punk épique. Leur objectif : plonger au cœur des abysses océaniques et découvrir de nouvelles espèces. Le voyage va durer plusieurs mois et leurs aventures sont décrites grâce à trois journaux de bord tenus par un naturaliste, un médecin et un jeune cuisinier qui cache bien son gibier.
Jeu de rôle
Écrire une œuvre à six mains n’est pas monnaie courante dans le monde littéraire. Quant à « Voyage du Nautiscaphe », tout est parti d’un atelier d’écriture collaborative organisé il y a quatre ans par Alice Bottarelli, avec cinq autres auteurs. À l’aide d’un jeu de rôle, ils imaginent une nouvelle autour d’un sous-marin à la fin du XIXème siècle.
Celui-ci fut envoyé au Prix de l’Ailleurs sans succès, car pas assez réussi. Parallèlement, les éditions Presses Inverses ont manifesté leur intérêt pour ce projet et parmi les six auteurs initiaux, seules Alice Bottarelli, Stéphanie Cadoret et Marilou Rytz souhaiteraient poursuivre l’aventure.
Un clin d’œil à Jules Verne
Ensemble, les trois scénaristes décident de construire la trame du récit et de désigner l’un des narrateurs de l’histoire. “Vite, on s’est dit qu’on allait prendre en charge un personnage et lui donner une voix”, confiait Marilou Rytz au podcast littéraire QWERTZ le 5 décembre. On s’est aussi dit que ce serait intéressant de jouer avec les médiums. . C’est pourquoi nous avons un journal de bord, un journal et un journal d’observation.
Souvent, j’ai l’impression de manquer d’air. Je me réveille en sursaut en me cognant contre la couchette supérieure. L’air est tellement saturé que j’ai presque perdu mon odorat
Dans « Voyage du Nautiscaphe », chaque personnage apporte une certaine vision de l’humanité : désir de conquête, curiosité, fascination pour les machines, empathie. Sans oublier le célèbre Nautiscaphe, qui est aussi un personnage à part entière.
Les auteurs reconnaissent que Jules Verne et ses aventures ont été une Source d’inspiration pour leur œuvre. D’ailleurs, lorsqu’on regarde la couverture du livre on pense immédiatement à celle de « Vingt mille lieues sous les mers », ainsi qu’à celles des livres du Nouvel An de l’époque.
Entre vérité et imagination
Une malle dans laquelle on retrouve des manuscrits, une cheminée longue de plusieurs kilomètres, un bathypith (sorte de cloche de verre permettant d’explorer les bas-fonds), dans « Voyage du Nautiscaphe » les trois auteurs ont laissé déborder leur imagination. Cela ne les a pas empêchés de documenter soigneusement les croyances des marins et certains mots utilisés par le peuple maori.
Nous avons joué sur l’uchronie, qui est un genre de science-fiction où l’on change le destin historique des choses. On s’est aussi amusé avec l’esthétique steam-punk, où la vapeur joue le rôle d’énergie centrale.
Non contente de naviguer entre les inquiétudes des cinq passagers du sous-marin, la lecture du « Voyage du Nautiscaphe » s’agrémente également des magnifiques aquarelles de Stéphanie Cadoret. Paysages marins, poissons, algues, machines font de cette œuvre un grand moment d’évasion.
Sarah Clément
Marilou Rytz, Alice Bottarelli, Stéphanie Cadoret, « Voyage du Nautiscaphe et de sa cheminée dans la tranchée des Nouvelles-Hébrides », éd. Presses Inverses, novembre 2024.
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