Mais c’est en Espagne, à la Villa Astrida, que Fabiola et Baudouin trouvent un havre de paix. Cette demeure balnéaire, qui a vu mourir Baudouin en 1993, est devenue un lieu de mémoire. Transformé en musée, il conserve des objets significatifs, comme le fauteuil où le roi rendit son dernier soupir.
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La fortune de Fabiola, estimée à plusieurs dizaines de millions d’euros, est depuis longtemps au centre des discussions. Reine veuve sans enfants, elle avait organisé son patrimoine en faveur de ses neveux et nièces, suscitant la polémique en créant une fondation destinée à contourner les droits de succession. Ce dispositif, très critiqué, fut démantelé peu avant son décès et les fonds furent redistribués à une autre fondation familiale.
L’aspect le plus intrigant de son héritage reste cependant sa collection de bijoux. Parmi les pièces emblématiques figure le diadème de Wolfers, chef-d’œuvre offert pour son mariage avec Baudouin, que Fabiola a légué à Mathilde. Mais une autre tiare, offerte par le dictateur espagnol Franco, reste introuvable, alimentant les spéculations. Est-il conservé dans un coffre-fort ou a-t-il été transmis discrètement aux héritiers ?
Au-delà même des objets précieux, le souvenir de Fabiola continue d’imprégner la monarchie belge. Sa proximité avec la reine Mathilde, qu’elle considérait comme une alliée et une confidente, est encore évidente aujourd’hui. En 2018, Mathilde est apparue vêtue d’un manteau de fourrure appartenant à Fabiola, un geste à la fois symbolique et révélateur de leur lien privilégié.
Entre les demeures transformées, les mystères des biens disparus et l’héritage moral qu’elle a laissé, Fabiola reste une figure intemporelle. Dix ans après sa mort, les zones d’ombre qui entourent son héritage ne font qu’ajouter à la complexité et à l’aura de cette reine qui a marqué l’histoire de la Belgique.