C’est avec le film “Les Diables » par Christophe Ruggia qu’Adèle Haenel a été révélée au grand public alors qu’elle était adolescente. En novembre 2019, le monde du cinéma français était ébranlé par les révélations de l’actrice qui accusait le réalisateur et portait plainte contre lui. L’actrice a révélé dans une enquête publiée par nos confrères de Mediapart qu’elle avait été victime de harcèlement et d’agressions sexuelles de la part de Christophe Ruggia entre 12 et 15 ans. Les faits se seraient déroulés entre 2001 et 2004, pendant et après le tournage de le film. “Les Diables”. Adèle Haenel a expliqué avoir gardé le silence pendant des années, par peur et par sentiment de culpabilité.
Le réalisateur a jugé les 9 et 10 décembre
Christophe Ruggia a été mis en examen en janvier 2020 pour « agression sexuelle sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité » et en août dernier, on apprenait qu’un juge d’instruction avait ordonné que le réalisateur soit jugé les 9 et 10 décembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour des faits d’agressions sexuelles aggravées commises sur l’actrice, comme l’ont annoncé nos confrères de franceinfo. Le juge d’instruction a souhaité prendre en compte deux circonstances aggravantes, à savoir la minorité de l’actrice au moment des faits et la position d’autorité du réalisateur. Ce dernier encourt une peine de dix ans de prison et 150 000 euros d’amende.
Les révélations de Mediapart
Mediapart a consulté l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel établie par un magistrat après quatre ans d’enquête. Nos confrères rapportent que « Selon le juge d’instruction qui a ordonné ce non-lieu, Adèle Haenel a dénoncé de manière ‘de manière circonstancielle, constante et précise plusieurs épisodes d’attouchements à caractère sexuel sur sa verge et sa poitrine’ ». Après le tournage “essai” de la les diables, libérée en 2002, Adèle Haenel se rend chaque samedi, dès l’âge de 12 ans, chez Christophe Ruggia, « sous couvert d’apprentissage cinématographique, dans un contexte, selon elle, de forte influence ». Nos confrères rapportent que le juge a constaté que Christophe Ruggia a « des explications floues et inadaptées notamment en ce qui concerne le vocabulaire que l’on peut qualifier de ‘sexualisé’ qu’il a pu utiliser à propos d’un enfant ». Le directeur n’aurait pas pu expliquer le fait qu’il organisait des réunions chaque semaine avec “une jeune fille de 12 ans”.
» Selon le juge, à propos de « l’absence de consentement », la « contrainte est caractérisée » par plusieurs éléments : l’âge d’Adèle Haenel et sa « vulnérabilité particulière au moment des faits » ; la différence d’âge « significative » entre elle et Ruggia ; “la méconnaissance totale de la sexualité d’Adèle Haenel” et “l’autorité de Christophe Ruggia sur elle liée à leurs différences de statut professionnel”a détaillé Médiapart. Aussi, une expertise psychologique d’Adèle Haenel a démontré que l’actrice ne présente pas « aucune tendance à la fabrication. Christophe Ruggia continue de nier les faits qui lui sont reprochés et parle même d’une “réinterprétation” de la part de l’actrice qui, selon lui, a créé un « réalité parallèle ». À suivre.