Le deuxième long métrage « La Mer au loin » du franco-marocain Saïd Hamich Benlarbi (le seul film marocain) est entré dimanche 1er décembre en compétition officielle du 21e Festival international du film de Marrakech (FIFM). Largement applaudi par le public, le film est une histoire de dix ans qui commence en 1990 et se termine à la veille du nouveau millénaire.
Présenté en compétition officielle de la 21ème édition du Festival International du Film de Marrakech, le film « La Mer au loin » du Franco-marocain Saïd Hamich Benlarbi a reçu un accueil chaleureux lors de sa projection, dimanche 1er décembre, au Palais des Congrès. Touchant et émouvant, le film est une fresque, le récit d’une décennie qui commence en 1990 et se termine à l’aube du nouveau millénaire. Dans l’ensemble, un mélodrame touchant d’un exil. « En exil, il y a quelque chose d’inexplicable et d’insondable. J’ai donc voulu aborder le sentiment d’exil et faire ressentir au spectateur cette mélancolie de l’exil. L’idée est de dresser le portrait d’un exilé et de voir la complexité intime de cette situation », raconte Saïd Hamich Benlarbi à ALM à propos de son film. A travers son travail, le réalisateur explore la musique raï, sa Source d’inspiration. « J’ai grandi avec mes frères aînés dans les années 90 en écoutant toujours du raï. C’est une musique très festive et mélancolique à la fois. Et c’était effectivement quelque chose de puissant qui pouvait définir l’exil. Et le raï, dans les années 1990, était extrêmement important pour la communauté maghrébine », explique-t-il.
Le film réunit des acteurs maghrébins et français comme l’acteur marocain Ayoub Gretaa qui tient le rôle principal. « J’ai mis du - à le trouver car j’avais besoin d’un acteur très à l’aise physiquement dans son corps pour évoluer sur dix ans avec des scènes de danse, etc. Mais je voulais avant tout quelqu’un qui joue avec sa sensibilité et son émotion, qui se sente à l’aise pour jouer en silence, avec son regard. Ensuite, on m’a parlé d’Ayoub Gretaa. Il avait exactement le look et le corps que je recherchais”, dit-elle.
Le film rassemble d’autres noms, à savoir Omar Boulakirba, Anna Mouglalis, Grégoire Colin et d’autres. Pour le réalisateur, les personnages secondaires sont extrêmement importants dans le film. « Le personnage principal interprété par Ayoub Gritaa doit se recomposer par rapport aux personnages secondaires. C’est à travers eux qu’il achève son parcours initiatique dans le film. Il était donc important que les personnages secondaires soient tous très forts et charismatiques », observe-t-il. Présenté en première à Cannes 2024 dans le cadre de la Semaine de la Critique, le film raconte l’histoire de Nour, 27 ans.
Il a émigré illégalement du Maroc vers Marseille. Avec ses amis il vit dans les petits quartiers et mène une vie marginale et festive… Mais la rencontre avec Serge, policier charismatique et imprévisible, et sa femme Noémie, va bouleverser sa vie. De 1990 à 2000, Nour aime, vieillit et s’accroche à ses rêves.
À propos du réalisateur
Corso Saïd Hamich Benlarbi est un scénariste, réalisateur et producteur franco-marocain, diplômé de la Femis et lauréat de la Fondation Lagardère. Il a collaboré avec des réalisateurs tels que Faouzi Bensaïdi, Philippe Faucon, Leyla Bouzid, Nabil Ayouch, Yasmine Benkiran, Camille Lugan et Kamal Lazraq. En 2018, son premier long métrage « Retour à Bollène » est nominé au Prix Louis-Delluc du Premier Film. En 2022, son court métrage Le Départ est sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, dont Namur, Rotterdam, Palm Springs, Cleveland, Rhode Island, Grenoble et Clermont-Ferrand et est également nominé aux César. Le film a reçu vingt prix. « La mer au loin » est son deuxième long métrage.
